Dimanche dernier, j'ai eu le privilège de participer à la Traversée de Paris en aviron. Merci à l'Agence Blanco Negro et en particulier à Justine qui a eu le courage de se lever aux aurores pour nous accueillir. Merci également à la fédé d'aviron de m'avoir convié et enfin à Marc Ventouillac mon collègue journaliste dont la passion pour l'aviron est très contagieuse et qui se bat comme un damné pour que ce qu'il considère comme "le plus beau sport du monde" trouve la place qu'il mérite.
J'avoue, être grand reporter à L'Equipe permet d'être souvent dans les "bons coups" et d'avoir la chance de participer à pas mal d'événements plutôt sympathiques (cf Tri-City-Athlon Eurostar la semaine dernière). Mieux valait tout de même être un lève tôt. Rendez-vous fixé à 5h45 sur la base nautique de Boulogne, au pied du pont de Sèvres.
Le temps d'embarquer et c'est parti pour ce rendez-vous où plus de 150 bateaux venus de toute la France étaient au départ (d'où quelques manoeuvres délicates dans l'embouteillage du départ qui m'a rappelé la baston d'un départ de triathlon). 7h15, nous voilà partis. Vu que nous sommes 8 sur ce bateau presse contre 4 seulement aux autres embarcations, en théorie, nous devrions être les plus rapides... Le problème de l'aviron, c'est que ça demande une grosse coordination entre les différents rameurs. Et quand on se retrouve à 8 rameurs inexpérimentés, eh bien ça n'avance pas bien vite. C'est le moins que l'on puisse dire... Et on va vite se retrouver en queue de peloton. Point positif, aucun risque de chavirement. Le bateau que la fédé nous a mis à disposition est un 8 d'initiation et de découverte. Quasi insubmersible avec son fond plat (l'inconvénient, c'est que ce n'est pas hyper profilé et que la glisse en prend un coup). Se retrouver sur la Seine un dimanche au lever du soleil, j'avoue, c'est plutôt bien agréable.
Un seul petit regret : avoir dû faire demi-tour dès le Grand Palais alors que j'espérais bien faire le tour complet comme lors de ma première expérience il y a 4 ans, et passer notamment au pied de Notre-Dame. Mais bon, dans un bateau de huit, on est aussi obligé de s'adapter et, là, il est clair que certains n'auraient pu suivre le rythme et la cadence nécessaires pour faire le tour complet. Ce sera pour la prochaine fois... Pas très grave. L'essentiel était juste de passer un bon moment et de profiter d'un environnement que l'on n'a pas l'habitude de voir au ras de la Seine. Et après 2h30 au fil de l'eau (18km parcourus tout de même) cet objectif fut pleinement atteint. Si une telle expérience vous tente, il existe tout un circuit de randos aviron labellisées qui permettent de découvrir la France autrement. Tous les renseignements sont sur le site de la fédé www.avironfrance.asso.fr (photos Igor Meijer, FFSA) (petite vidéo avec ma caméra embarquée visible ICI)
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Cette sortie marquait donc la fin de mon année sportive 2010. Une année bizarre où j'ai eu l'impression de ne rien faire alors que j'ai tout de même participé à deux triathlons CD (Cepoy et Paris), deux semi-marathons (Bullion et Fontainebleau), deux courses d'orientation, le raid Obivwak, le Merell Oxygen Challenge (90km en tout) etc. Et pourtant, l'annulation de l'Ultra TRail du Mont-Blanc, l'objectif de la saison laisse un goût d'inachevé. Etrange. Quelques leçons à retenir toutefois. J'ai par exemple commis l'erreur de trop en faire en mai. Je pensais que j'allais tranquillement me remettre et profiter de ces quatre week-ends de courses éprouvantes comme une grosse base de foncier. Le problème, c'est que je n'ai jamais réussi à m'en remettre et que ce mois de mai m'a finalement carbonisé. L'autre leçon est sur la nature de mes entraînements que je n'ai pas assez diversifiés amenant toutes les blessures actuelles (aponévrosite qui m'oblige à six semaines minimum d'arrêt, cheville et dos en vrac, entre autres...). A ne pas refaire en 2011.
Et pour 2011, justement, quel est le programme ? Pour l'instant, j'ai bien quelques idées mais rien de très précis. Comme gros objectif, je vais sans doute choisir entre Embrun, le tri de l'Alpe d'Huez, ou une course de montagne un peu dure (a priori pas l'UTMB car pas qualifié). Je vais aussi regarder attentivement le calendrier de course d'orientation avec évidemment le Raid Obivwak. La seule certitude, c'est que je vais repartir sur un entraînement type Ironman. L'alternance course, vélo, natation permet en effet de faire plus de volume sans se blesser. C'est tout bénéf. N'ayant aucune ambition chronométrique, je me fous de faire du spécifique. J'ai juste besoin d'être en bonne condition. Et là encore, l'entraînement type triathlon permet de travailler sur des filières d'endurance qui vont en plus me faire perdre du poids. Bingo !
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Un peu de hockey sur gazon pour vous signaler que le championnat a repris le week-end dernier. Cette année encore, Mamzelle Peg and Sister Julie obligent, je serai bien évidemment supporter des filles de Mérignac. Fais pas la tête Clo, je regarderai aussi les résultats de Montrouge avec attention... Et allez Cambrai pour Pif ! Pfff, pas facile d'avoir des chouchoutes dans tous les clubs...
Pour rappel, les Argentines, surnommées Las Leonas, ont récemment remporté la Coupe du monde. Dans les rangs des sud-américaines évolue Luciana Aymar, considérée comme la Diego Maradona du hockey (uniquement rapport à ses prouesses techniques je vous rassure). La demoiselle est une star en Argentine où elle fait régulièrement la Une des magazines et des campagnes publicitaires. Juste par souci d'information bien sûr, je vous mets en illustration des photos de la demoiselle extraites d'un magazine à grand tirage argentin.
Et pour conclure ce chapitre hockey, une grande pensée et surtout un grand merci à Mathilde, responsable de la comm à la Fédé, qui quitte ses fonctions pour une nouvelle aventure. Mathilde, ce fut un grand plaisir de travailler avec toi... Good luck for your new life...
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Opération recyclage avec la chronique parue la semaine dernière sur lequipe.fr consacrée au sport féminin. 32 commentaires, c'est presque mon record... Comme quoi, dès qu'on parle des filles, les esprits s'échauffent...
Questions de sexe
Etre une sportive en 2010 n'est pas toujours aisé. Pas toujours facile pour une femme de pouvoir s'exprimer pleinement dans le sport qu'elle a choisi. Les mentalités doivent pourtant changer.
« L'excellence sportive au féminin. » Tel était le thème des tables rondes organisées cette semaine à l'INSEP (Paris) par l'association Femix'sports qui se bat depuis maintenant dix ans pour une plus grande mixité dans le sport. Histoire de chasser tout de suite les idées reçues, n'imaginez pas une assemblée exclusivement féminine composée de chiennes de garde en short et baskets. Loin de là. Beaucoup d'hommes étaient présents dans la salle pour témoigner de la pertinence et surtout de la nécessité de cette mixité. Pas question non plus de tomber dans la misandrie (contraire de misogynie), mais juste de rééquilibrer les choses. Au quotidien du haut niveau mais aussi de la base. De faire en sorte par exemple que dans les clubs de foot, la section féminine ne soit pas systématiquement repoussée sur le terrain le plus pourri, qui plus est aux créneaux horaires qui restent libres quand toutes les équipes masculines ont été servies. Faire en sorte que dans le haut niveau, les aides des institutions soient plus équilibrées aussi. A Nîmes par exemple, l'équipe féminine de hand, en D1 tout comme les garçons, reçoit cinq fois moins d'aides que les hommes. Les exemples sont infinis, à tous les niveaux et dans tous les sports. Hélas.
Pourtant, tout le monde a intérêt à développer cette mixité source d'enrichissement pour les deux sexes. « Au départ, quand on m'a associé à Nathalie Amiel, j'étais un peu sceptique, témoignait par exemple Christian Galonnier, entraîneur de l'équipe de France féminine de rugby, quatrième de la dernière Coupe du monde. Mais elle m'a permis de déchiffrer certains codes et de m'orienter vers un management de consultation et de collaboration. J'ai changé mon mode de communication. J'ai commencé à l'écouter. Avant l'arrivée de Nathalie, c'était l'ego le plus fort qui s'exprimait. Elle m'a tempéré. Les filles, veulent bien faire les choses qu'on leur demande, mais il faut leur expliquer. C'est un public formidable. Je me régale. » Formidable mais tout aussi exigeant. « Il ne faut pas faire de la parité pour la parité, ajoutait une de ses joueuses. La priorité c'est la compétence. »
Et de la compétence, il y en a bien évidemment. Et dans toutes les disciplines. « Lors du spécifique BE2 (diplôme d'entraîneur), il n'y a généralement que 2 ou 3 filles sur une promotion de 120, racontait lors de cette conférence Sandrine Roux, ancienne gardienne de l'équipe de France de foot en charge aujourd'hui du suivi socioprofessionnel des joueuses à la FFF. Mais à l'arrivée, on les retrouve le plus souvent dans le haut du classement. Toutes ces questions sont surtout un problème de mentalité. On ne va pas les balayer comme ça en quelques années. Mais ça bouge. A la DTN, certains entraîneurs commencent même à regarder nos matches alors qu'il y a dix ans ils ne voulaient pas en entendre parler... On avance. »
Arrêtez de comparer !
Pas après pas. Pourtant, quand on lit sur ce site certains commentaires au bas des news de foot au féminin, on se rend compte qu'il y a encore du chemin à parcourir pour ouvrir quelques esprits obtus. Il est ainsi systématique de lire des remarques du genre : « ouais ben le foot féminin c'est nul. Elles ont joué contre une équipe -15 ans et se sont pris 6-0 en une mi-temps ». Oui et alors ? Pourquoi comparer ? Serena Williams peinerait à marquer le moindre jeu contre le 200e mondial. Est-elle nulle pour autant ? Christine Arron au temps de sa splendeur (10''73 sur 100m) aurait terminé 10 mètres derrière le recordman de France cadet. Etait-elle nulle pour autant ? Laure Manadou (toujours au temps de sa splendeur), avec son record du monde du 400m, affichait trois secondes de plus que le record de France 15 ans. Etait-elle nulle pour autant ?
Alors que ça n'intéresse pas certaines personnes, ok, c'est leur droit. Mais qu'elles acceptent juste que ça puisse en passionner d'autres. Les Bleues du foot évoluent devant près de 10 000 personnes à chacun de leur match. En mai dernier, la finale de Ligue des champions des Lyonnaises a fait une meilleure audience sur Eurosport que n'importe quel match de Ligue 2. Plus récemment, le France-Serbie féminin a réuni près de 1 million de téléspectateurs sur Direct 8. Des gens qui regardent juste un événement sportif sans vouloir comparer. Juste des personnes qui ont compris que le machisme et les chasses gardées masculines dans le sport (dans la vie en général aussi, bien entendu) étaient rétrogrades et d'un autre temps.
Femix'sports.- L'association Femix'sports a été créée en 2000. Elle regroupe des femmes et des hommes experts ou intéressés par la place des femmes dans le sport et motivés pour l'améliorer. Elle organise également des actions en faveur du sport au féminin. Ses objectifs sont de promouvoir et défendre l'accès des filles et des femmes à tous les niveaux de pratiques sportives dans toutes les disciplines aux postes des dirigeants à tous les niveaux hiérarchiques de l'organisation du sport; dénoncer les comportements discriminants et intervenir contre leurs auteurs; exercer une influence auprès des institutions et des médias pour faire évoluer la place des femmes dans le sport. Femix'sports est actuellement présidé par Danièle Salva. http://www.femixsports.fr