Symbole de la cause du cancer du sein, le ruban rose évoque autre chose. Je pense à ce qu’il y a derrière le ruban qu’on épingle à notre vêtement. Dans cette poitrine, effectivement, bat un cœur qu’on appelle maman, sœur, fille, conjointe, cousine, tante, marraine, filleule, amie, collègue, rivale, complice.
C’était au primaire. Je rentrais à pied de l’école avec ma meilleure amie. Nous nous amusions à comparer nos parents. Le tien ceci, le mien cela. Elle me lança d’un ton taquin : Et toi, ta mère, elle a des seins! Pardon? Tu plaisantes! Impossible! Si elle en avait, je les aurais remarqués.
J’entrai en trombe dans la cuisine. Examinai maman en train de faire le dîner. Elle portait une blouse blanche très ajustée. Et mon regard s’arrêta sur deux formes pointues au-dessus de sa taille. J’en devins rouge d’embarras.
La vérité me foudroya. Ma mère avait des seins. Serait-ce aussi mon destin?
Sûr et certain! Peu importe la taille, la courbure, l’envergure, chaque poitrine vient avec son lot d’avantages et d’inconvénients. C’est ainsi que mes copines eurent droit aux papillons qui coupent et qui étouffent. Et autres versions peu confortables. Mais tellement indispensables.
Mes chéries se firent ballotter au gré des inévitables marées de prises et pertes de poids. Endroit que privilégie le bon vieux gras. J’en vins même un jour à leur magasiner ce que j’appelais tendrement, un hamac à bélugas.
À peine hier, je les soumettais à une torture nouvel âge. Un examen qui les transforme en pizzas extra larges. Elles savent pourtant combien ce soin est pour leur bien. Dites-moi, quelle poitrine ne tient pas à ses pièces d’origine?
Plus qu’un simple objet de désir pour certains admirateurs masculins, les copines qu’arbore notre poitrine représentent la mère nourricière. La jeune fille au bourgeon de la féminitude. La femme mûrie par les remous de la vie. La doyenne assagie et comblée. L’amante sans âge. La perle de beauté.
Quand la maladie vient nous enlever l’étendard de notre féminité, nous sombrons, tel un vaisseau éventré, au fond du gouffre de notre fragilité. Par un miracle que seule la solidarité peut accomplir, relevant la tête, nous remontons à la surface de nos possibles pour voir briller le soleil de notre avenir.
Derrière le ruban rose palpite un cœur épris d’une cause. Il court pour la vie dimanche prochain. Avec notre don, ce cœur courra aussi en notre nom!
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