Non, franchement, pour le cyclisme, faut changer d'épreuve. Mieux vaut monter un cheval (Disp devrait aller au bout de son observation...), au moins, on pourra lui administrer directement les "vitamines".
Le Faucon, il en est encore à espérer qu'il y ait un vainqueur au Tour de France. Oui, le dernier du peloton, c'est à dire le mec qui est normalement fatigué quand il se coltine 50 kilomètres de côte et qui n'a pas eu à pédaler toute la nuit pour empêcher son sang de coaguler.
J'ai eu un professeur de karaté qui avait exercé à haut niveau de compétition, et il a toujours été très clair : au-delà d'un certain niveau de pratique, ils se dopent tous. Le corps a ses limites, le dopage permet de les repousser. D'une certaine manière, on ne peut pas exactement dire que le gars qui se dopent s'accorde une facilité pour être plus performant, mais plutôt qu'il donne la possibilité à son corps de supporter encore plus d'efforts.
Un jour, évidemment, cela se paie cash. La performance à tous prix a un coût. Squelettes dézingués à 50 ans, crises cardiaques, ruptures d'anévrisme, et cetera...
Comment voulez-vous attirer la jeunesse vers le sport aujourd'hui ? un panier de crabes tricheurs prêts à tout pour l'emporter. Un panier de crabes rapaces qui touchent des sommes considérables, hors de proportion avec le salaire moyen de n'importe quel Français ordinaire. Le plus inquiétant, c'est que les jeunes qui s'entraînent dans les clubs trouvent dans ces idoles idolâtres leurs nouveaux veaux d'or : le dépassement de soi, le culte de l'effort sont gommés par le goût de l'argent et de la gloire. Au temps des Grecs, gagner, c'était d'abord obtenir la considération et une couronne de lauriers, pas se pavaner avec la tunique dernier cri pour mieux épater la galerie.
Oh, certes, je concède que dans l'Iliade, Achille offre des prix à ceux qui concourent dans les diverses épreuves pour honorer Patrocle. Mais même quand il y a conflit, comme c'est le cas entre Ménélas et Antiloque dans la course de chars, on comprend que c'est l'honneur, et non la récompense qui motive les héros grecs qui s'affrontent.
Je ne me fais pas d'illusion : l'argent fait bon ménage avec le sport de longue date. A Rome, les meilleurs gladiateurs gagnaient des sommes considérables.
Il me semble, en fait, qu'on devrait trancher entre deux attitudes. Soit on interdit le sport professionnel une bonne fois pour toutes, c'est à dire, en somme, à quelqu'un de faire d'une pratique sportive son métier, soit on autorise à outrance le dopage en appelant les choses par leur nom. Mutants garantis dans 10 années. Ah, au point où on en est, on pourrait même faire de la recherche médicale sur nos futurs mutants ; au moins ils pourraient servir à quelque chose d'utile...