Que peut-on attendre de la prochaine conférence des contributeurs au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui s’ouvrira le 5 octobre à New York ? Sera-t-elle un cénacle où jailliront les éternels cantiques à la commisération ou au misérabilisme tiers-mondiste ? Espérons que non. Que New York sera tout sauf ça. Qu’il sera le lieu où les nations, pauvres ou riches, afficheront un volontarisme au diapason des immenses défis sanitaires qui enserrent l’humanité. Aujourd’hui les besoins du Fonds s’élèvent à 17 milliards, souligne Michel Kazatchkine (photo), le directeur exécutif de cette institution. S’ils sont trouvés ces sous, ils permettront d’ici un an et demi à deux ans d’atteindre la couverture universelle en moustiquaires. De lutter efficacement contre la tuberculose qui est très présente en Afrique australe. D’atténuer les terribles courbes vertigineuses sur le sida. New York doit également redéfinir le statut de certains récipiendaires du Fonds (issus des grandes économies mondiales) en faisant d’eux des donateurs. L’exemple nigérian peut être un bon stimulant. Mais, attention, la morosité du système économique international est là : ce qui ne va sans doute pas faciliter le jaillissement des bourses généreuses et des cœurs altruistes. D’autre part, au Mali, le Fonds est lui-même englué dans une série de détournements de ressources.
Guillaume Camara