Le budget présenté aujourd’hui n’est rien d’autre que la facture du
Sarkozysme : augmentation des impôts de 10 milliards d’euros et 7 milliards d’euros en baisse aveugle des dépenses publiques, gel des salaires des fonctionnaires et des dotations aux
collectivités locales.
La crise n'explique qu’un tiers du déficit des finances publiques de l'année 2010, le reste est la conséquence d'une
politique irresponsable qui a creusé les déficits avec les cadeaux fiscaux pour les plus fortunés de nos concitoyens, quand nos partenaires européens mettaient à profit la croissance pour les
réduire.
Le budget présenté par le gouvernement ne fera qu’amplifier l’injustice fiscale. Le coup de rabot ne concernera qu’une
vingtaine de niches, pour 440 millions d’euros uniquement, et aucune des mesures fiscales injustes et inefficaces adoptées par le gouvernement n’a été supprimée, à commencer par le bouclier
fiscal. Par contre, les Français vont devoir subir une forte hausse d’impôts.
L’augmentation de la TVA sur les offres triple play, qui sera pour une grande part répercutée sur les prix des forfaits, va
représenter un surcoût important pour les ménages aux revenus modestes et pour l’ensemble des classes moyennes, alors qu’elle ne pèsera que peu sur les budgets des ménages aisés. La plupart des
impôts nouveaux sera une fois de plus supportée par l’ensemble des Français (moindres exonérations pour les HLM qui sera répercutée sur les loyers, suppression de l’avantage fiscal pour les
nouveaux mariés ou pacsés, …). Le budget 2011 ne fait que poursuivre et renforcer une politique fiscale totalement injuste.
Enfin, ce budget est une véritable erreur économique. Les coupes sombres dans les dépenses publiques, sans aucun
discernement, l’arrêt brutal du plan de relance, le gel massif des salaires des fonctionnaires et des dotations aux collectivités locales, vont produire des effets fortement négatifs sur la
croissance : baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires et donc de la consommation, baisse de l’activité dans le bâtiment avec le recul des capacités d’investissement des collectivités
locales, recul de l’emploi avec la diminution du nombres de contrats aidés et des aides à l’apprentissage. Le budget proposé ne permettra pas d’atteindre l’objectif d’une croissance de 2% en
2011. Par conséquent, c’est l’objectif d’un déficit public ramené à 6% qui apparaît compromis.
Avec le budget 2011 les Français passent à la caisse pour payer la facture du Sarkozysme, qui ne cessera d’augmenter et
plombera longtemps nos finances publiques.
Michel Sapin, Secrétaire national à l’économie
Pierre-Alain Muet, Président du Conseil économique