Le Parti socialiste demande le retrait immédiat du projet du gouvernement de
taxer les loyers du parc HLM à hauteur de 80 euros par an et par locataire. Avec cette ponction annuelle de 340 millions d'euros pendant trois ans sur le budget des organismes HLM, l’Etat
demande aux locataires les plus modestes de pallier ses propres insuffisances et de contribuer – à sa place – au financement du logement abordable en France.
Peu importent les formules utilisées. Au final, cela aura pour conséquence de ne plus financer 20 000 logements sociaux
neufs par an pendant trois ans alors que les Français peinent à se loger sur le marché dont les prix sont devenus prohibitifs. Dans un contexte de grave crise du logement, le gouvernement
choisit de ne pas soutenir les salariés, les locataires et les familles.
Ce projet de taxe a comme unique objectif de compenser le désengagement de l’Etat des aides à la pierre. La construction,
la rénovation, le renouvellement urbain sont sacrifiés sur l‘autel de l’austérité : le projet de loi de finance 2011 prévoit une baisse de 2,6% des crédits de la mission « Ville et logement »,
les aides à la pierre s’effondrent de 75% entre 2010 et 2011. Les organismes HLM et les collectivités locales vont devoir résoudre une équation impossible : comment construire plus avec moins
de financement ?
À l’occasion du congrès de l’Union sociale pour l’habitat, le Parti socialiste a été aux côtés des responsables
d’organismes HLM et des élus qui dénoncent avec force ce projet injuste. Le Parti socialiste demande au gouvernement de renoncer à cette mesure contre les locataires HLM. Il proteste contre une
politique du logement qui multiplie les cadeaux fiscaux pour les plus fortunés et pénalise tous les autres.
Nathalie Perrin-Gilbert, secrétaire nationale au logement