Le réalisateur américain de "Bonnie and Clyde" et " Le Gaucher", Arthur Penn, a tiré sa révérence à l'âge de 88 ans.
A l'origine du Nouveau Cinéma américain, dont sont issus Spielberg, Coppola ou encore de Palmas et Scorsese, Arthur Penn a rejoint le panthéon du cinéma Hollywoodien. En 50 ans de carrière, le réalisateur de "Little Big man", avec Dustin Hoffman, a réalisé seulement 12 films. Peu prolifique donc. Mais Arthur Penn a inventé un genre. Une tendance : le nouvel Hollywood. Chef de file d'une génération de réalisateur de camés, Dennis Hopper en tête, le réalisateur Arthur Penn parait sage et calme par rapport à eux. Pourtant, ses films le sont moins. Viscérals et sidérants de réalité. Le cinéaste aborde pour la première fois les thèmes récurrents de son oeuvre : la faillite du mythe américain et la place des exclus dans la société
Après avoir débuté au théâtre puis comme réalisatuer par le biais des séries télé, Arthur Penn crée la sensation en 1958 en réalisant "Le gaucher" avec Paul Newman. Dès lors, le western, et le mythe de Billy the Kid, est chamboulé. Revisité. Ici, le cinéma de genre prend un nouvel élan. Il est en effet le premier a insérer une psychologie à ses personnages de western. Le premier aussi a établir un parralèlle avec l'Amérique de son époque. Du jamais vu au cinéma, notamment dans le genre chère à John Wayne.
Arthur Penn adorait travailler les personnages écorchés, les laissés pour compte. En 1967, il réalise le film fondateur du Nouvel Hollywood : Bonnie and Clyde sur demande de Warren Beatty. Le réalisateur en fait une oeuvre singulière, brutale et d'une rare violence rapellant La Horde Sauvage. Ce film marqua le cinéma des décennies futures comme la représentation d'une Amérique profondément boulversée par la guerre du Vietnam. Grâce à la noirceur d'une odysée ultra violente en pleine dépression. En 1970, il récidive en réalisant le génialissime "Little Big Man". Encore une fois, il prend le partie d'un homme mis à l'écart par sa communauté. Une corrélation avec son monde et son oeuvre. Lui-même était jugé avant "Bonnie and Clyde" comme un "has-been" du cinéma. Mais il travaille toujours et encore son thème le plus chère : l'Amérique malade.
Personnage multi-facettes, au talent indéniable, et à sa vision contemporaine viscérale, s'en est allé comme il a vécu: discrétemment.
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