Guennadi Gor

Par Florence Trocmé

 
 
L’écrivain Guennadi Gor est né en Sibérie orientale le 28 janvier 1907. Il est mort le 6 janvier 1981 à Leningrad.   
Il a vécu le blocus de Leningrad de 1941 à 1944 et l’a relaté en vers, hanté à l’époque par les fantômes d’Hitler, de Gogol et de Goya, ainsi que par des parties de corps indépendantes. Hormis une publication très partielle dans une revue en 2002, il n’a pas encore été publié en Russie et l’auteur ne figure dans aucune anthologie ou histoire de la poésie russe.  
« Il s’est révélé à lui-même dans les conditions exceptionnelles du siège de Leningrad. Et bien qu’il aborde un sujet tabou tel que le cannibalisme provoqué par la terrible famine qui fit plus d’un million de morts, son livre est toutefois à cent lieux d’une chronique réaliste : ce sont les poèmes d’un homme qui a vécu le siège dans sa chair et dans son esprit, jusqu’aux limites de l’horreur et de l’épouvante, du dicible et qui, par la poésie, va s’efforcer d’y échapper, de survivre à la faim et à la folie toute proche. Guennadi Gor puise aux meilleurs sources de la poésie russe, depuis le folklore et Khlebnikov jusqu’à Mandelstam et Zabolotski, sans oublier les Obérioutes Daniil Harms et Oleïnikov, pour accéder à un laconisme dénué de toute l’emphase propre au ″classicisme″ soviétique, à une diversité prosodique et stylistique qui le font se dresser comme un soleil noir parmi les poèmes inspirés par le blocus de Leningrad. » (Note rédigée d’après Henri Abril qui traduit et présente le livre de Guennadi Gor, Blocus, qui parait en ce mois de septembre 2010 aux éditions Circé). 
 
bibliographie 
La Vache, traduction d’Anne Coldefy-Faucard, Noir sur Blanc, 2004 
Blocus, Traduction et présentation d’Henri Abril, Circé, 2010