Voilà qu’un pan du voile mystérieux de la future constitution à approuver est soulevé. Une fois de plus, la devise de la république de Madagasikara change de contenu, et bien qu’elle ne soit pas encore adoptée en referendum, elle soulève déjà une polémique qui ne sera pas débattu dans ces lignes. En cinquante ans, Madagasikara s’est vu changer plusieurs fois de devise, les malagasy n’ont jamais été fidèles, le « Tia vao »( qui n’aime que ce qui est neuf) caractérise la légèreté qui entretien la vie du malagasy lambda.
Bien évidement, le sempiternel « le roi est mort, vive le roi » est une seconde devise depuis la nuit des temps pour les natifs de l’Ile Rouge. Dans la succession des partis politiques ayant été au pouvoir, nombreux sont ceux qui ont louvoyé de parti en parti sans aucun scrupule ni regret d’aucune sorte, partant du parti PSD, au parti AREMA, en passant par les Hery Velona, et autres TIM pour épouser la cause TGV tout naturellement.
L’insularité pourrait peut-être tout excuser? Pas si sûr! Les malagasy sont connu pour être des « palabreurs » de première, le fameux « Avia hiaraka hitapatapaka ahitra »( venez couper des brindilles ensembles) est assez révélateur, les anciens s’accroupissant ou s’asseyant pour palabrer ensemble, tout en cassant des brindilles ou de l’herbe avec les mains jetant les morceaux devant eux ou un peu partout. Bien rares sont les décisions qui en ressortent, toutes les idées qui s’y émergent s’éparpillant dans le vent telles les brindilles… Même pour un seul but, demander la main d’une fille, pourrait encore demander des heures et des jours dans certaines régions, avec les joutes verbales de « kabary » que s’échangeraient les deux familles. Alors, quand on le prend de vitesse, le malagasy reste sans voix, et comme on sait « qui ne dit mot…consent », il est mis devant le fait accompli, dépassé par les évènements.
Mais qu’à cela ne tienne, le malagasy a la peau dure, tel l’expression « mafy aina ny kisoa gasy »( le porc malagasy est un solide) traversant les différentes républiques, changeant de maxime, de devise sans pouvoir quitter le navire et résistant contre vents et marées, restant stoïque. Un stoïcisme exacerbant , certes mais qui se dresse comme une carapace le protégeant contre les vicissitudes du temps et des aléas de la vie.