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pragmatisme

Publié le 29 septembre 2010 par Hoplite

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Les Verts projettent l'ouverture de salles d'injection d'ici fin 2011

Pour faire bouger les lignes, ils entendent pousser à la mise en place d'au moins deux salles à Paris, à titre expérimental.

Un cas d'école.

Pour nos libéraux de gauche (ceux qui lisent les pages rebonds de Libé ou les éditos du pitre Marcelle), l'Etat et/ou la société se doivent d'être axiologiquement neutres, c'est-à-dire de congédier toute dimension morale ou philosophique à l’ordre des choses. A partir de là, la doxa d’un Cohn-bandit, d’un Hollande ou d’un Sarkosy se résume au droit d’avoir toujours plus de droits, tant que ces derniers n’empiètent pas sur la liberté de l’autre. Concept séduisant mais impossible car ces nouveaux droits merveilleux que produisent nos modernes pragmatiques à jet continu (le droit d’avoir accès à une salle de shoot équipée dans le respect de la déclaration des droits de l’homme ou celui de pouvoir réclamer un repas hallal à la cantine de ses enfants) n’étant encadrés par aucune vision morale/ philosophique structurante et partagée de la société, ne sont plus que le produit des rapports de forces au sein de la société, c’est-à-dire du poids démographique des communautés, des lobbys/ minorités agissantes, des campagnes d’opinion appellant à toujours plus de pragmatisme, d’ouverture, de décloisonnement, d’émancipation, bref de déconstruction de tous les codes moraux hérités et transmis jusqu’alors et que l’on peut qualifier de common decency (Orwell), de décence ordinaire, et qui permettaient une vie en société relativement apaisée.

Mais nos libéraux de droite (ceux qui lisent les pages saumon du Figaro et Challenges), dont le credo réside dans le marché auto-régulé (ou la main invisible du marché d’Adam Smith), en charge d’une bonne partie d’un électorat encore massivement hostile au projet radieux Attalinoïde et Strausskhanien d’un monde fluide et sans frontières –hors-sol- où chaque monade humaine devrait pouvoir changer de place à chaque instant dans un mouvement brownien permanent pour satisfaire aux exigences du Capital globalisé, car encore enracinés dans une tradition et un territoire, ne peuvent opposer aux premiers que la même vision d’unification juridico-marchande de la planète et se voient naturellement qualifiés de « réactionnaires », « néo-conservateurs », « crispés », « frileux », « islamophobes », « homophobes », « modernophobes », dés lors qu’ils manifestent le désir de réintroduire une dimension morale ou philosophique –aussi minime soit-elle- dans le débat sociétal.

Jean-claude Michéa explique très bien comment cette double pensée libérale (économique/ « de droite » et culturelle/ « de gauche ») fonde l’essentiel de toute réflexion politique contemporaine et nous condamne à subir tantôt la face culturelle (une palanquée de droits nouveaux étiquetés avancées sociales), tantôt la face économique (turbo-capialisme sans frontières) de la même vision du monde dans un spectacle permanent de pseudo-alternance politique savamment verrouillé par une hyperclasse, nomade et cool, prompte à évoquer la résurgence de « populismes » ou de « fascismes » (ce « ventre encore fécond, d'où a surgi la bête immonde» dont parlait Brecht mais pour stigmatiser la social-démocratie et non les fascismes comme le pense le pauvre Marcelle) à la moindre velléité de rebellion populaire.

Voilà.


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