Le dénouement au mal être général de l’Etat n’apparaîtra qu’au jour où la séparation des pouvoirs et l’effective prise en compte de l’intérêt général seront peu ou prou devenues et/ou redevenues une réalité. Utopie que de penser cela ? Peut-être.
En tout cas, c’est pour l’instant très clair : personne n’est aujourd’hui en mesure de contraindre le pouvoir en place de répondre au minimum de respectabilité ou de simple cohérence que l’on est en droit d’attendre de lui. Pire, le cynisme, le pied de nez permanent, jamais sanctionné ne débouche sur aucune révolte réelle ou aboutie, sur aucun retournement qui ne serait que justice. Les critiques passent comme les caravanes sans rien déclencher d’immédiatement audible et significatif.
Jusqu’à quand ?
Les diagnostics s’enchaînent sans véritable thérapie, sans qu'aucune garantie ne soit assurée de préserver un indispensable minimum constitutionnel . Un indispensable minimum qui passe, comme le soutient Serge Portelli, vice-président au Tribunal de Paris, par la restauration d’une justice indépendante et le maintien des juges d’instruction.
Affaire Woerth : pourquoi le juge d'instruction est crucial
Même le très docte Jean Daniel dans un éditorial pour le Nouvel Obs a fini par reconnaître que « S’il (NS) perd, il entraîne la France dans sa chute, s’il gagne, il entraîne le peuple dans le déshonneur. » Bel effort d’objectivité quoiqu’un peu tardif !
- Manifestations contre les retraites : minimisées, voire méprisées.
- Remarques humiliantes d’instances européennes ou internationales : ignorées, voire ridiculisées.
- Recommandations d’institutions, dont c’est le rôle, pour prévenir les dérives d’un pouvoir qui n’a plus de frein : pas entendues, voire lettres mortes.
- Le président de l’Assemblée nationale «ne se sent pas menacé».
- le premier procureur de France, J-L. Nadal, recommande un dessaisissement du procureur Courroye, lequel refuse de céder le dossier Woerth à un juge d’instruction moins dépendant que lui. Ce qui ne serait pourtant pas bien difficile !...
Tout pourrait concourir à la violence, même si celle-ci s’avère inutile et sans effet sur le long terme.
Même s’ils peuvent apparaitre un peu crispés, les sourires des Woerth, Besson et consorts ont quelque chose de provoquant. Et ils s’en amusent ouvertement devant micros et caméras. Mais n’est pas humoriste qui veut et, en 2012, ne sera-t-il pas trop tard pour, ne serait-ce que pour, réhabiliter ce qu’il restera de cohésion sociale ?