Aujourd'hui, en tant que Juifs, nous fêtons Hoshana Rabba.
C'est le dernier des sept jours de Souccot, tant en ce qui concerne le séjour dans la Soucca que la mitsva des Arba Minim, les quatre espèces de plantes constituant le Loulav.
Le nom de Hoshana Rabba a été choisi parce qu’on a augmenté le nombre de Hakafot, rondes dansantes avec le Loulav, accompagnées de supplications avec le refrain de Hosha Na, de un à sept.
Selon un usage très ancien, datant de l’époque des derniers prophètes, on ajoute au Loulav une branche supplémentaire de saule, qui elle aussi s’appelle Hoshana.
Selon la tradition, Hoshana Rabba est le terme ultime du jugement qui, prononcé à Rosh Hashana et scellé le jour de Yom Kippour, devient exécutoire en ce dernier jour de Souccot.
En effet, de Rosh Hashana à Yom Kippour, tous les hommes passent devant D.ieu pour être jugés individuellement.
A Souccot au contraire (Michna Rosh Hashana, 2), les habitants de la terre dans leur ensemble sont jugés en ce qui concerne les récoltes de l’année et le régime des pluies dont dépend la vie de tous les hommes.
C’est le dernier jour de cette fête que ce jugement est scellé, de sorte que Hoshana Rabba peut être comparé dans une certaine mesure à Yom Kippour, et il convient de le consacrer lui aussi à la pénitence et à la prière fervente.
Ce jour-là, la Communauté d’Israël ne cherche pas à faire valoir ses mérites, les mitsvot qu’elle a accomplies pendant toute l’année, ni le "Zéhout avot", le mérite des ancêtres. Nous n’offrons à D.ieu que l’hommage de nos prières ferventes.
Le rituel de Hoshana Rabba prévoit, même après les sept "hakafot", de nombreuses invocations au refrain "d’hoshana", "viens à notre secours".
La branche de saule que nous prenons en main après avoir déposé le Loulav et l'étrog, a des feuilles en forme de lèvres.
Elle symbolise, dans les Arba Minim, ceux parmi nous qui n’ont à leur actif ni connaissance de la Torah, ni observation minutieuse des mitsvot, ni de bonnes actions.
En remplaçant le bouquet des Arba Minim par les rameaux de saule, nous reconnaissons humblement que ni notre Torah, ni nos bonnes actions ne suffiront devant D.ieu, seulement la prière fervente.
Et c’est cette prière qui est agréable devant l’Éternel.
Quant à l’invité d’honneur du jour, le roi David, celui qui à la fin du livre de Samuel (Chémouèl alèf, bèt 11, 23, 1) est appelé "néim zémirot Israèl", "le chantre aimable d’Israël", toute sa force s’exprimait dans la prière.
Ses Tehilim (Psaumes) sont la source même des prières de toutes les générations, de tous les croyants.
Le nombre de "hakafot ", le "Hoshana Rabba", correspond aux sept "middot", qualités de l'Éternel qui sont énumérées par le Roi David lorsqu’il adresse des louanges au Seigneur devant l’Assemblée du peuple (L Divrè ha-Yamim alèf, bèt (Chroniques) 29, 11), "à Toi, Seigneur, appartient la grandeur, la puissance, la gloire, l’autorité et la majesté.... à Toi, Éternel, la royauté et la domination suprême sur toute chose!"
Les sept hakafot sont aussi en rapport avec les sept "bergers fidèles" qui sont Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Aron et David.
Les branches de saule servent de symbole à nos prières pour l’abondance des pluies, puisqu’elles poussent prés de l’eau.
En souvenir des cérémonies dans le Temple, nous faisons le tour de l’Almémor, l'autel sur lequel on a placé un Séfer Torah puisque depuis la destruction du Temple, il ne nous reste qu’un seul trésor, la Torah.
C’est son étude et son observation qui sont le gage du pardon.