Bon, il fallait que j'en parle quand même de celui-là. C'est plus fort que moi. "Hypernuit", bon sang, quelle chanson ! Je n'arrive pas à m'en défaire. Comme "La nuit je mens" de Bashung il y a quelques années - tiens, tiens, comme c'est étrange, car le lien de parenté musicale entre les deux messieurs est assez évident - ce morceau est une incroyable réussite. Comme on n'en entend pas souvent dans la chanson française. Après ça, le reste du disque du même nom n'est pas facile à aborder. Il faut redescendre un peu. Revenir sur terre. Se dire qu'on rêvait un peu trop. Que Bertrand Belin est quelqu'un d'humain. Que tout n'est pas si parfait dans ce disque. Qu'il y a des moments où on s'ennuie un peu, surtout dans la deuxième partie de l'album. Mais rien que pour ces quatre minutes là, et quelques autres aussi quand même, c'est impossible pour moi de faire l'impasse. Parce que c'est l'une des meilleures choses qui soit arrivée à la chanson hexagonale depuis un moment. Parce que Bashung a trouvé une descendance digne de ce nom. Bon, il ne faut pas exagérer non plus, il n'est pas tout seul, il y en a d'autres. On pense aussi à Manset ("Ne sois plus mon frère") et à JP Nataf surtout, pour le folk lumineux, les guitares cristallines, les mélodies fluides et les paroles poétiques et mystérieuses. Mais cette subtilité et ce juste dépouillement dans les arrangements, cette belle voix posée et profonde, ce côté dandy un peu désuet et "classieux" n'appartiennent qu'à lui. Après le dernier Syd Matters, les meilleurs disques de la rentrée sont décidément français. Et ça fait du bien. Clip de "Hypernuit" :