Du match pourrave au résultat idéal, la frontière est parfois très mince. Heureusement pour nous, United l'a franchie ce soir en toute fin de partie. Compte rendu.
On s'en doutait et Sir Alex l'a fait : le manager écossais nous a sorti son 4-5-1 désormais habituel en déplacement sur le continent. La surprise du chef, qui en aura ravi plus d'un, se nommait Rafael, enfin titularisé à droite de la défense. Comme prévu, Vidic retrouvait son pote Rio et Evra regardait ces retrouvailles de son côté gauche. Le plan à trois du milieu de terrain de ce soir se composait de Fletcher et des deux revenants Carrick et Anderson. Park à gauche, Nani à droite et Berba seul en pointe.
Le stade de Mestalla n'était pas plein mais les supporters de Valence faisaient beaucoup de bruit. Leur équipe en pleine confiance déplorait l'absence de Joaquin mais pouvait compter sur d'autres individualités, couplées à une générosité générale dans l'effort sur le pressing et dans les duels. Le match commençait calmement. Un tir de Berbatov au dessus du but de Cesar et un tir également hors cadre de Pablo Hernandez devant le but de Van der Sar. Voilà pour le premier quart d'heure. Et puis première frayeur à la 17ème minute lorsque notre hollandais volant oublia d'attraper le cuir sur un centre que Soldado fut tout surpris de recevoir sur son front et envoya au dessus. United, ensuite, se montra par l'intermédiaire d'Anderson, très disponible ce soir, qui reprit un centre de Nani, sans cadrer. Ce match de haut niveau n'en avait que le nom, tant le nombre de passes manquées enflait au fil des minutes. Notre milieu travaillait beaucoup en récupération mais éprouvait toutes les peines du monde à trouver les pieds d'un équiper à la relance. Si Rafael se montrait intraitable sur son côté droit et Rio Ferdinand nous rappelait combien sa complicité avec Vidic nous manquait, c'est le joueur le plus régulier des ces dernières années qui nous causait le plus de soucis. Evra, toujours en convalescence, n'y est toujours pas, et à la 33ème minute, Pablo Hernandez en profite pour le déposer sur place avant d'adresser un centre qui traversa le rectangle mancunien sans trouver preneur. Pas grand chose à se mettre sous la dent lors de cette première période où United tentait beaucoup d'attaquer par la droite et comptait sur un nouvel exploit de Nani. Mais le portugais a fait la connaissance de Jérémy Mathieu, pas trop décidé à se laisser enrhumer par le technicien. Les espagnols ne se montrèrent guère plus dangereux et c'est donc logiquement que les deux équipes rejoignirent les vestiaires sur le score de 0-0.
Le Chicharishow
La seconde mi-temps recommençait sur le même tempo, les occasion franches se faisaient toujours remarquer par leur absence et on devait se contenter de demi possibilités. La frustration s'invitait à la soirée et les joueurs espagnols devenaient de plus en plus nerveux. Saldado, peu efficace devant le but, nous montrait son plus beau visage avec deux ou trois provocations peu reluisantes. Le public du Mestalla ne se montrait guère plus aimable, leurs sifflets continus irritant nos pavillons façon vuvuzelas... Les choses s'emballèrent (enfin) à un quart d'heure de la fin. Ramires, à peine rentré au jeu, alertait VdS qui déviait en corner. A la 77ème minute, Fergie décide de faire monter au jeu Javier Hernandez, à la place d'Anderson. Huit minutes plus tard, le jeune mexicain est à la réception d'un centre de Nani mais sa reprise heurte le poteau. On se dit alors que notre chance est passée... Montée au jeu de Macheda, sortie de Berbatov. Et dans la foulée, nouvelle action sur la droite, Nani remonte le ballon jusqu'au rectangle adverse, et au lieu de centrer, il trouve à côté de lui Kiko Macheda qui, pour son premier ballon, transmet à Chicharito qui d'un contrôle élimine son défenseur pour décocher une frappe du gauche victorieuse. Cette fois, la perle mexicaine n'a pas laissé passer sa chance et c'est tout United qui exulte ! 0-1 (85 min).
Il n'y aura pas de désillusion dans les dernières minutes. Sir Alex a encore réussi son coup de poker de fin de partie, ses changements se montrant décisifs, une fois de plus. Et si United n'a pas été impressionnant, ce score nous place dans une situation idéale avant le double affrontement face aux novices turcs de Bursaspor. Sans jouer très bien, sans certains titulaires et avec trois joueurs qui revenaient de blessure, les Red Devils sont parvenus à forger un résultat sur un sol espagnol qui leur réussit très mal (2ème victoire en 19 rencontres). Au rayon satisfactions, on notera évidemment le premier but européen de Chicharito et la très bonne rentrée de Macheda. Mais s'il fallait retenir un joueur de ce match, ce serait Rafael. Le jeune brésilien, aux abonnés absents cette saison, s'est montré solide en défense et disponible offensivement et représente plus que jamais l'avenir de United à ce poste d'arrière droit. On se félicitera également d'avoir su garder le zéro derrière, la présence de Rio n'étant certainement pas étrangère à cette performance. De bonne augure avant le déplacement de samedi à Sunderland.
United : Van der Sar, Rafael (O'Shea), Ferdinand, Vidic, Evra, Nani, Fletcher, Carrick, Anderson (Chicharito), Park, Berbatov (Macheda).
Pas utilisés : Kuszczak, Smalling, Gibson, Owen.