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Être signé par un label est-il avantageux?

Par Dablemont

Être signé par un label est-il avantageux?Je remarque que je n’ai pas écrit de nouveau post depuis longtemps! Beaucoup de questions se sont posées depuis mon dernier article, je vais donc vous faire part d’une de mes préoccupations du moment. Depuis déjà plusieurs mois, je pense à un projet d’enregistrement qui me tient à cœur. Excepté le programme, le studio, et tous les petits tracas liés à l’enregistrement lui-même se pose évidemment la question du label. Label indépendant, major ou avoir son propre label, toutes ces solutions ont leurs avantages et leurs inconvénients. Faisons donc un petit tour d’horizon de ces options pour y voir un peu plus clair.

La première démarche à effectuer est de définir la base du projet. En clair, pourquoi veut-on enregistrer? Pour avoir une carte de visite? Pour devenir une star interplanétaire? Chacun à des attentes différentes face à cette situation et la solution choisie doit être adaptée à nos besoins. Dans mon cas, je souhaite enregistrer parce que le studio me démange, parce que j’ai un programme qui me tient particulièrement à cœur et qui mériterait d’être entendu par un public plus large que celui des concerts. Bien entendu, j’ai également besoin d’un disque comme support promotionnel, il ne faut pas le nier.

Mes expériences actuelles et celles de mes collègues avec les labels indépendants ne sont pas très fructueuses. Le marché du disque parait en crise, aucun ne propose des conditions satisfaisant mes propres désirs et le ratio temps et investissement / bénéfices n’est pas du tout concluant. Je dois toujours produire moi-même le disque en y ajoutant des contraintes commerciales et la promotion et distribution restent incertaines. A part peut-être celui de gaspiller l’argent des sponsors, ce qui n’est pas du tout dans mon intérêt, je ne vois pas bien l’avantage d’un tel système, d’autant que les jours de beaucoup d’indépendants sont désormais comptés : en cas de fermeture du label, il faut reprendre tout depuis zéro.

Les majors : pas envisageable pour moi actuellement. Si la distribution et la promotion sont quasi-parfaites, la chose est à double tranchant. Je n’ai pas le poids nécessaire à négocier un contrat intéressant avec une major : je serai lessivé assez rapidement. Il est très intéressant d’enregistrer pour DG, Sony ou d’autres quand on a accès à leur service premium. Pas quand on est un des milliers d’artistes lambda ayant enregistré chez eux. En bref, on ne va pas les chercher c’est eux qui vous trouvent, si ils ont un coup de cœur ou du business à faire, en tous cas quand l’investissement leur semble rentable.

Si avoir son propre label était inconcevable il y a quelques décennies, aujourd’hui beaucoup se lancent dans l’aventure. Les avantages sont nombreux: garder le contrôle sur sa carrière, maîtriser la qualité du produit dans son intégralité et pouvoir exprimer sans entrave sa vision musicale en sont certainement les trois meilleurs exemples. Mais tout n’est pas si idyllique. C’est avant tout un travail titanesque, et la promotion et la distribution sont des choses difficiles à gérer quand on démarre de rien. Mais le développement de nouveaux canaux de distributions et la croissance des téléchargements de musique nous poussent dans ce sens et aident à réaliser ce type de projets. Alors pourquoi pas?

Le disque n’est plus (sauf cas très rares) une source de revenus, l’industrie s’est considérablement modifiée, les technologies ont changé, mais nous, musiciens classiques, raisonnons encore avec une logique d’un autre âge. Il est temps de nous moderniser, d’avoir un regard différent sur la production discographique et d’inventer un modèle économique neuf servant l’artiste et le mélomane.

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