Deux des différents patrons qu'a connu Michael Schumacher se sont exprimés à propos de leur confiance pour le pilote allemand. Eddie Jordan, l'homme qui lui donna sa chance en F1 en 1991 ne l'engagerait pas aujourd'hui, alors que le patron actuel du septuple champion du monde avoue avoir une totale confiance en son pilote.
Il est vrai le pilote allemand rencontre toutes les peines du monde à exploiter tout le potentiel de la Mercedes BGP W01 alors que son coéquipier Nico Rosberg termine régulièrement dans les points, et en compte plus du double. Mais il est certain que ce n'est pas cette voiture qui permettra à l'un ou à l'autre pilote de cette équipe de remporter une victoire, alors que Schumacher était habitué aux Ferrari qui le menaient souvent à la victoire.
« Si Michael Schumacher n'était pas Michael Schumacher, aurait-il un volant l'année prochaine ? » s'est demandé Jordan, avant de donner sa réponse personnelle : « Je ne crois pas. »
Jordan s'est déjà montré plusieurs fois critique envers son ancien pilote, car il estime que son retour est tardif et dans une nouvelle ère de pilote. Le britannique n'a pas hésité à dire dévoiler ses pensées à la presse, malgré tout le respect qu'il porte au pilote l'allemand. « Désolé d'être désagréable. Mais personnellement, je le mettrais dehors. Il n'a pas été assez bon lors de la dernière course (à Singapour) et il m'a surtout déçu cette saison. Continuer comme cela n'est pas bon pour lui, il risque de perdre son image et sa réputation. » a estimé Jordan.
Néanmois, il se révèle que Michael Schumacher est soutenu par des millions de fans à travers le monde, et le premier d'entre eux est évidemment son actuel team principal, Ross Brawn. Après avoir répété que les performances décevantes de la Mercedes étaient dues aux (trop) grands moyens mis en œuvre jusqu'à la fin de la saison passée - retardant ainsi le développement de la voiture de 2010 - pour que cette équipe remporte les titres pilote et constructeur avec Jenson Button et Rubens Barrichello, Brawn en a dit un peu plus, tout en se montrant rassurant. « Ce n'est pas aussi simple que certains le croient. Le style de pilotage de Michael dépend d'un pneu avant très solide qui peut supporter ses freinages très violents et les manœuvres au volant qu'il préfère. » a expliqué Brawn. «Je dois dire que cette saison, le pneu avant est vraiment étrange. Cela découle de la volonté de la FIA de promouvoir le KERS et de sa demande à Bridgestone de développer des pneus qui correspondraient à une certaine répartition des masses. Tout ceci a généré des caractéristiques de pneu spécifiques auxquelles Nico a simplement mieux réussi à adapter son style de pilotage. »
« Mais si vous regardez les données télémétriques dans les virages rapides ou son temps de
réaction lorsque la voiture lui échappe, je ne vois absolument aucune différence par rapport à avant. L'ancien Michael est toujours là. Mais dans les virages lents, il ne parvient
pas à exploiter les pneus aussi bien que Nico, qui a en effet placé la barre très haut dans ce domaine. »
« Ne vous inquiétez pas, je prédis que l'on reverra Michael devant en 2011, lorsqu'on lui aura donné
une meilleure voiture. » reprend le britannique. « Pour répondre à Eddie Jordan, je dirais que s'il n'était pas ce qu'il est aujourd'hui, je ne l'aurait probablement pas gardé dans
l'équipe. Mais parce que l'on connaît Michael, on sait que le meilleur est à venir - dans de nombreux domaines, il a plus de talent que les autres, comme pour le pilotage ou l'entente avec
l'équipe. Nous sommes toujours très heureux de pouvoir compter sur lui. Si c'était un jeune, nous nous poserions des questions sur son potentiel mais nous connaissons le potentiel de
Michael. »
Ross Brawn en a profité pour démentir une nouvelle fois les rumeurs du départ de son pilote à la fin
de cette saison : « Il y a quelque chose de certain : c'est que tout ce qu'on entend à propos de ça est strictement faux. Quel sens cela aurait-il à cette période de
son retour de plaquer son travail ? Il ne le fera pas, soyez-en sûr ! »