C'est pour moi une profonde et amère déception.
Je suis directeur d'école, et depuis une dizaine d'années nos conditions de travail n'ont fait qu'empirer. Nous sommes devenus corvéables à merci, bons pour toutes les besognes. Nous n'épargnons ni notre temps , ni notre fatigue, ni notre énergie pour que nos écoles tournent, même pas payés mais vaguement indemnisés, sans pouvoir autre que celui de se faire engueuler par tout le monde, ni latitude quant à nos actes... Je ne parle même pas du fait ahurissant que nous devons pour la plupart d'entre nous exercer une mission d'enseignement dans une classe parallèlement à notre direction. Nous sommes des enseignants comme les autres, mais en plus au service de tous. Bien entendu, personne ne nous en est reconnaissant, c'est tellement habituel. Et surtout pas évidemment notre hiérarchie, qui se moque de nos difficultés comme de l'an 40, mais sait nous trouver quand elle a besoin de nous, ou nous reprocher de n'avoir pas fait ce que nous n'avons plus le temps de faire.
J'attendais beaucoup de ce rapport. Dois-je dire que je voulais de la reconnaissance, un statut, du temps, de l'argent? Le constat que fait M. Reiss de nos conditions de travail est édifiant, voire terrifiant. Mais les solutions proposées sont... dérisoires est-il le mot? Deviendrai-je, dans ma petite école, un "référent de site"? C'est insultant, c'est nier tout ce que depuis des années j'ai pu mettre en place ou faire comme efforts pour animer, réaménager, entretenir, et en même temps enseigner...
Je crois que ce sera sans moi. Je suis profondément choqué, trop dégoûté maintenant par ce mépris constamment affiché envers moi pour continuer indéfiniment à gaspiller mon temps et ma santé dans une fonction de bonne à tout faire de la République. Publié par Pascal Oudot le