Mon activité professionnelle est intense en ce moment, mais je peux compter sur la collaboration très appréciée des lecteurs du blog: Ugo, Bernard et aujourd'hui René qui vous propose un texte sur l'un des ouvrages qu'il me dit "extrait de sa tannerie": Antoini Pigafetta, le tour du monde de Magellan.
Le 6 septembre 1522, une nef en piteux état entre dans le port de San Lucar, en Andalousie. Elle a pour nom «Victoria». A son bord, 18 hommes commandés par un ancien bagnard, le basque Sebastian Del Cano. C'est tout ce qui reste des 5 caravelles et des 265 marins qui ont quitté l'Espagne trois ans auparavant, en direction de l'Ouest, sous le commandement de Fernao de MagalhaesNé au Portugal, Fernand de Magellan qui a guerroyé en Inde et au Maroc décide d'accomplir le rêve inachevé de Christophe Colomb en contournant l'Amérique et en atteignant enfin l'Asie par l'Ouest. Ses offres de services sont repoussées par le roi du Portugal, Manuel. Il se rend en Espagne et épouse la fille de l'Alcalde de l'Arsenal de Séville. Ses relations lui permettront d'affréter une flotte de cinq bateaux : la Trinidad (nef amirale), la San Antonio, la Victoria, la Concepcion et la Santiago. Elle transporte 265 hommes.
L'expédition prend la mer le 19 septembre 1519 ; elle longe le continent américain vers le Sud et relâche à Noël dans la baie où sera fondée la ville de Rio de Janeiro et où les marins découvrent les charmes du hamac. Mais l'impatience grandit au sein de l'équipage à mesure que se prolonge le voyage ; elle conduit à une mutinerie que Magellan mate avec brutalité. Peu après le Santiago, fait naufrage en explorant la côte.
Le 21 octobre 1520, la flotte arrive en vue d'une baie qui se révèlera être le passage espéré vers l'Ouest. Le pilote du San Antonio, Estevao Gomez fomente une nouvelle mutinerie et regagne l'Espagne... où il sera emprisonné ainsi que ses hommes. Le reste de la flotte s'engage dans le passage qui porte aujourd'hui le nom de Détroit de Magellan. Voyant les nombreux feux allumés par les indigènes, les marins baptisent cet endroit Terre de Feu.
Le 28 novembre on débouche sur un nouvel océan, exceptionnellement calme ce jour-là, qui sera baptisé Mer Pacifique. Plus de trois mois s'écoulent avant d'atteindre l'archipel des Mariannes. L'équipage est ravagé par le scorbut et vingt hommes meurent. Après une éprouvante traversée, la flotte atteint l'archipel des Philippines. Magellan participe à une expédition contre le roi de l'île de Mactan et le 27 avril 1521, il est blessé par une flèche empoisonnée et meurt avec huit des marins.
Sebastian Del Cano sera anobli par Charles Quint et l'un des survivants, Antonio Pïgafetta, écrira le récit de l'odyssée. Trente ans après la découverte de L'Amérique, la circumnavigation de Magellan et Del Cano a convaincu les Européens que la Terre est ronde et plus grande qu'on ne l'imaginait, que l'Amérique est un continent à part et qu'il est possible d'atteindre l'Extrême-Orient par l'Ouest.
La relation du voyage de Magellan, un récit naif et peu scientifique écrit en italien par Pigafetta, sera retrouvée à la bibliothèque Ambrosienne de Milan et éditée pour la première fois à Milan en 1800 - près de 300 ans plus tard - par Amoretti sous le titre Primo viaggio intorno al globo. Une édition en français, de H.J Jansen, paru en 1801 à Paris. Quelques extraits d'un autre journal écrit par Mestre Bantista, autre compagnon de Magellan, avait été imprimé dès 1536.
A Paris, chez H. J. Jansen, Imprimeur-Libraire, Rue des Maçons, N. 406, Place Sorbonne, L'An IX (1801). In-8° - lxiv (préface du traducteur), 2 ff n.ch., 415, 1 p. Errata. 9 planches dont 2 cartes dépliantes. Ouvrage fort rare, première édition en français, l'Edition Princeps en italien est de 1800. Sabin Americana, 62805 et Borba de Moraes (Bibliografia Brasiliana )H 668.