J'ai voulu, à mon tour, saluer sa mémoire en me replongeant dans l'une de ses oeuvres les plus connues du grand public : l'Etranger. Je tiens tout d'abord à signaler à mes fidèles lecteurs que j'ai découvert Camus pour la première fois, à l'adolescence, lorsque j'étais au lycée. C'était il y a déjà 17 ans...
Ce petit livre, publié en 1942, garde encore toute sa pertinence aujourd'hui, surtout à notre époque. Il m'a semblé opportun de le figurer en bonne place dans mon carnet de lectures.
Folio, 186 pages


Mon avis : ce roman est un classique dans la littérature française. S'il se lit facilement, par un jeu simple d'écriture, méfiez-vous cependant des apparences. Par le style employé, tout particulier, Camus insiste avec force et virtuosité sur l'aspect froid, singulier et indifférent du personnage principal : Meursault. Le lecteur en est forcément troublé. Ce "héros" singulier et solitaire est étranger à tout ce qui l'entoure, à la vie elle-même, à la société et à ses conventions. Il ne ressent pas grand-chose. Mais au fond, il n'est pas un être mauvais, seulement il vit sans se poser de questions et ne comprend pas les choses qui l'entourent. Meursault est plongé irrémédiablement dans l'absurdité de l'existence : à cet égard, il peut rappeler Joseph K., personnage récurrent de Kafka sur lequel j'ai eu l'occasion de m'exprimer, ici même sur ce blog en juillet dernier.
L'Etranger est un vrai sujet sur le regard des autres. Ce roman se divise en deux parties, aussi différentes l'une de l'autre. La seconde partie s'ouvre naturellement sur le procès de Meursault à la suite du décès de l'Arabe. Mais je ne vous en dis pas plus. Découvrez-le si vous ne l'avez pas encore lu. Ce roman a bien résisté au temps.