Certaines boutiques offrent plus que des achats: un vrai monde en soi, de découvertes tactiles et visuelles, d'enseignements. Nous avons découvertDEYROLLE à cause de l'incendie qui l'a ravagé en 2008... Le divan fumoir bohémien ici etLily là en avaient parlé. C'est seulement le week-end dernier que nous y sommes entrés...
(la photo ne date pas de nos visites)
Une boutique cabinet de curiosités créée par une famille de naturalistes. La vitrine vous donne une idée mais tellement petite que je vous assure que la montée de l'escalier vaut le détour. En bas, des ustensiles de jardinages chics avec des graines de diverses variétés anciennes de tomates... Quelques chamois jardiniers aux mains de dessinateurs (mains articulées dont le lutin aime manier les doigts).
Et en haut de l'escalier une lionne vous accueille (en tous cas en ce moment)... et c'est une entrée dans un univers étrange. De très nombreux animaux taxidermés sont là et vous devez faire attention pour slalomer entre eux. De la faune de tous les continents, de tous poils, plumes et écailles... Les taxidermies foisonnent parmi les vitrines de collections de coquillages, de crustacés ou de squelettes reconstitués. Au bout du couloir la salle d'entomologie avec des centaines et des centaines de tiroirs d'insectes étonnants, colorés et très grands. Dans la salle de droite des livres et des manuels et affiches pour l'enseignement des sciences naturelles.
Parce que oui, nous pouvons y revenir et y revenir dans cette boutique. Nous y étions encore aujourd'hui. La dernière fois, c'était l'extase de toucher les animaux (parce que le comble est que le toucher des enfants sur toutes les fourrures ou les plumes est permis!!!)... le loupiot très impressionné courait presque entre les différents animaux, demandant le nom exact. Et puis ce fut l'intérêt pour les squelettes et les endosquelettes éclatés et reformés avec une armature de fil de fer.
Et puis aujourd'hui nous avons regardé toutes les affiches, avec les cycles de vie, les schémas du corps humain, les squelette d'animaux, les planches botaniques, d'animaux ou de "leçon de choses"... pour découvrir cachées quelques gravures magnifiques... Et que dire de ces squelettes de têtes de crocodile (l'os est ponctué de petits trous)...
J'ai cette admiration de mon enfance où j'adorais les cabinets de curiosités, cet écletisme de mystères, d'inventions, d'exotisme...
J'ai toujours aimé les os... c'est vrai que chez mes grands-parents paternels il y avait les affaires de mon père, ce squelette de jambe humaine, de la hanche au pied, et ce crâne humain. Mon premier amour en avait récupéré un autre, de crâne, qui trônait caché dans notre chambre d'amoureux. Le premier était apprenti médecin et aimait décortiquer les os des lapins (le lutin d'ailleurs me réclame des poulets avec la tête et les pattes pour refaire le squelette... il y a un héritage dessous ?!), le second amoureux des mystères scientifiques (et surtout de ce côté caché). Il y avait aussi dans ma chambre d'enfant le moulage de cette main paternelle dont je n'ai pas de souvenir.
J'ai adoré le caïman naturalisé chez ma maman que je promenais d'une pièce à l'autre.
Et puis enfant, j'ai adoré les coquillages, les fossiles et cette pierre de météorite qui s'est éclatée depuis. Ils avaient plus de richesse que les diamants et pierres précieuse ou semi-précieuses que je descellais des bijoux de ma mère. Et je voulais faire une collection de fées épinglées. La sortie du "Livre des fées séchées de Lady Cottington" de Brian FROUD m'avait stupéfaite... j'avais envie sans leur faire mal.
Et la fonction de taxidermiste m'a beaucoup impressionnée.
Et puis après, il me reste cette réticence... réticence des zoos, des animaux enfermés, réticence des peaux et des chairs (que je préfère devenir nourriture pour les charognards et non décoration, déchets ou fourrures chics). Reste mon adoration sans mesure pour les squelettes, j'adore les regarder pour l'instruction, mais je préfèrerais peut-être maintenant les avoir format figurine.
Un autre avis ici et pour une visite très complète suivez le guide là. Et puis DEYROLLE peut renaitre de ses cendre, tel le phœnix présent dans la cabinet. Le loupiot, lui, regarde une dernière fois le yack qui ne sera peut-être plus là à notre prochaine visite. Y comme yack et comme ...