Quand y en a plus, y en a encore

Publié le 29 septembre 2010 par Flopy

On a beau s'efforcer de rester vigilant et attentif à chaque coup de gourdin, il faut bien reconnaître qu'il arrive toujours un moment où on ne sait plus trop où donner de la tête. Je ne parle même pas de parvenir à lutter efficacement contre les lois et autres amendements dégueu qui se succèdent ! Mais bien de simplement parvenir à se tenir informé.

Prenons ces derniers jours... En cherchant plus d'informations sur la réforme de l'Aide Médicale d'État, je suis tombée sur l'amendement CL381 (qui à lui seul justifiait - à mes yeux - que je me bouge les fesses jusqu'à la Place Édouard Herriot hier soir, et sur lequel je ne m'étalerai pas puisque L'Escalier y consacre une marche). Et en continuant les recherches, j'ai dégoté par hasard le communiqué de presse de l'Association Santé et Médecine du Travail sur le site du Syndicat de la Médecine Générale, qui sonne l'alarme au sujet d'un amendement (encore !) qu'on a glissé en loucedé dans la loi sur la réforme des retraites. Cet amendement permet, ni-vu-ni-connu-j't'embrouille, de relayer l'indépendance du médecin du travail au rang de lointain souvenir.

"Au détour d’un amendement déposé à la sauvette, sans débat démocratique et dans un cadre déjà sujet à un immense chambardement social, celui de la réforme des retraites, nous assistons tout simplement au passage de la médecine du travail à la médecine d’entreprise. La médecine du travail disparait comme institution chargée exclusivement de prévenir les altérations de la santé du fait du travail.

Prévenir, veiller et alerter sur les effets du travail sur la santé, c’était l’objectif de la médecine du travail défini par la fonction du médecin du travail qui en est chargé personnellement depuis 1946.
Le service de santé au travail nouvellement défini par cette loi, va mettre à la disposition des obligations de prévention spécifique des employeurs une partie de ses ressources, qui n’auront plus pour objet exclusif la santé au travail des salariés ; nouveau L.4622-1-1."

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Alors bien sûr, la médecine du travail telle qu'elle se pratique aujourd'hui est loin d'être parfaite. J'admets même l'avoir souvent critiquée à l'unisson de mes merveilleux (ex-)collègues. Mais enfin, si l'on peut raisonnablement émettre parfois quelques réserves sur son efficacité, ne doutons pas de son rôle. Sans médecin du travail, pas de maladies professionnelles, pas de souffrance au travail, pas de scandale de l'amiante, pas même de suicides dus aux conditions de travail, à France Télécom ou ailleurs. En gros, sans thermomètre, pas de fièvre.


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Naturellement, tout ça ne doit pas nous faire oublier la réforme des retraites (la prochaine manif, c'est samedi à 14h30) ou le projet de loi Besson* (Besson, vous savez : celui qui veut fabriquer de "bons petits Français" !). Il y a eu la manif du 4 septembre, le rassemblement d'hier, et il y aura une autre journée d'action le 16 octobre prochain. Autant dire que c'est vraiment pas le moment de perdre sa niaque ou son agenda...

* On peut télécharger un document intitulé "Pourquoi il faut combattre le projet de loi Besson" (pdf) dans sa version condensée (16 pages) en cliquant ici : UCIJ_f559_doc