Interlude
Recueillons-nous; allons reviser nos amours.
Tous ces marais fermés sentent la pourriture,
La décadence; il faut oublier pour toujours
Ce qui fut notre seule nourriture.
Cette nuit sur l’étang de Foulc, en fin décembre,
Ces passages dans l’ombre et ce grand ciel hanté,
Tout cela serait-il une extase de chambre,
Un aveu brutal de stérilité ?
Pourtant le vent sentait l’homme si fortement!
Ce n’était pas un vent d’idéal, de chimère,
Il était tout gonflé des merveilleux relents
Des eaux dormantes et des fondrières.
Il y a quelque chose de mort dans cette âme,
Quelque chose qui ne bat plus, qui sonne creux!
Sagesse! et les destins ironiques proclament
La naissance d’un jour clair et joyeux!
Sagesse! il faut viser aux choses éternelles,
Retourner vers le temple et ses secrets accords,
Où l’on entend, quand on se penche sur leurs stèles,
Si doucement battre le coeur des morts…
(Patrice de La Tour du Pin)