Héraclès, c'est le premier tome d'une collaboration entre Joann SFAR et Christophe BLAIN autour du personnage de Socrate, quadripède mi-chien, mi-philosophe.
Socrate est un lointain cousin du Chat du Rabbin, bien entendu. Excepté que ce dernier méditait sur les religions monothéistes, là où Socrate philosophe au sens non religieux du terme.
La philosophie de Socrate n'est pas exclusivement canine pour autant. Pure ontologie au contraire. Il faut même avouer que son thème de prédilection serait plutôt les relations entres hommes et femmes. Et en particulier entre Héraclès, cet homme viril et poilu mais tellement mal dégrossi, et les femmes qu'il croise, qu'il séduit, qu'il conquiert... sans jamais les comprendre.
Car les femmes, à l'image de Socrate le demi-chien, cherchent à s'affranchir du destin d'Héraclès. Héraclès incarne la force vive et l'action permanente. Il parle peu, voire pas du tout. Socrate s'invente finalement seul un dialogue philosophique. Dans cette atmosphère dépouillée sur fond rocailleux, les couleurs chatoyantes du pelage de Socrate et des robes des femmes sont du plus bel effet. Une série d'aphorismes rend encore plus savoureuses les pérégrinations du chien antique : « Le fait que l'être humain pratique la culture physique prouve qu'il a conscience de lui-même. Chez le chien, courir, ça ne prouve rien. »
A la fin du volume, Socrate et Héraclès montent à bord d'un bateau qui doit les mener jusqu'à Ulysse. Car qui mieux qu'Ulysse et sa Pénélope sauront leur dire ce qu'est l'amour ?
48 pages, coll. Poisson Pilote - 9,80 €