Bertrand Betsch propose son dernier album pour 5 euros

Publié le 29 septembre 2010 par Pinkfrenetik @pinkfrenetik


Parler de Bertrand Betsch est une chose à laquelle je pense depuis longtemps. Seulement voilà, je ne suis pas à l’aise avec les mots. Et quand il s’agit de parler de quelqu’un qui me tient à cœur, patatra, ils s’emmêlent.

Pas de bras, pas de chocolat (2004)
C’est en 2004 que j’ai découvert Bertrand Betsch avec son album Pas de bras, pas de chocolat (en bas à gauche). C’est un album plutôt accessible, construit avec des tubes évidents que sont : Pas de bras, pas de chocolat, Les passe-temps, Le lundi c’est maladie.
L’album semble être une fanfare musicale tant plein de styles en découlent (jazz, reggae) mais tout reste cohérent.
Il y’a des titres entrainants, qui aux premiers abords paraissent joyeux, mais on se rend vite compte que la mélancolie et le gris ne sont pas loin. De cet album, il faut à tout prix retenir Tournicotons, qu’il a chanté lors de sa sélection au Prix Constantin en 2005, ce qui lui a permit d’avoir une petite présence médiatique.
Ecouter et acheter Pas de bras pas de chocolat.

La Soupe à la grimace (1997)
J’ai ensuite fouillé dans sa discographie, et je me suis mis à écouter son premier La Soupe à La Grimace (en haut à gauche). Véritable claque, cet album ne m’a pas épargné. Les mélodies sont dures parfois graves mais toujours entrainantes ; la voix quant à elle est hésitante mais nous livre 13 fabuleux textes.
Les premières notes du violoncelle de la première chanson A l’ouverture des miroirs, nous happent et nous entraine dans un disque qui vient se glisser sous notre peau.
Souvent noir cet album m’a pourtant accompagné longtemps. La complainte du pyscho-killer est certainement l’une de mes chansons préférées aujourd’hui (toutes chansons du monde de l’univers confondues). Colère, à défaut de vous énerver, pourra vous faire verser quelques larmes. Quand on se frôle vous fera sourire.
Je suis très content d’être possesseur de cet album quand je vois que ceux qui trainent sur le net se revendent à partir de 40€…
Ecouter et acheter La soupe à la grimace.


Photo de pirlouiiiit

BB Sides (2002)
Son second album, BB Sides (en haut à droite), je ne m’y suis intéressé que récemment : je n’avais pas accroché il y’a quelques années. Je suis sûr qu’on est plus ou moins apte, en fonction des périodes, à s’attacher à un album.
Puis il faut dire que la musique de Bertrand Betsch n’est pas très évidente. C’est dur (et d’autant plus pour cet album) de s’imprégner de son univers. Truffés de sons bizarroïdes si BB Sides comporte 9 titres personnels, il y’a aussi quelques reprises. Quatre chansons que Bertrand Betsch reconstruit à sa façon : Nancy de Leonard Cohen, To know him is to love him de Phil Spector, Punch in the nose de Lou Barlow
Certainement le disque ovni de sa discrographie, mais un disque indispensable !
Ecouter et acheter BB sides.

La chaleur humaine (2007)
A que je l’attendais le successeur de Pas de bras pas de chocolat ! C’est quand j’ai vu la pochette (en bas à droite) que je me suis dis que l’intérieur du disque ne pouvait qu’égaler que cette jolie illustration. Du moins j’espérais.
Petite révolution chez Bertrand Betsch car voici ici un album lumineux, parfois même joyeux ! Sur cet album il s’est intéressé exclusivement aux relations humaines. En témoigne par exemple Mon ami (l’amitié), Ce ventre là (la naissance d’un enfant), Les gens qui s’aiment (l’amour). Alternant chansons poignantes et comptines légères, Bertrand en profite pour s’offrir 2 duos avec sa compagnes (Ô les beaux jours et Les vents contraires).
Les chansons que je retiendrais sont Romance, Les gens qui s’aiment et La fin des colonies, où sur cette dernière, Bertrand Betsch s’attarde sur les gens qui entrent et qui sortent de nos vies. A écouter aussi, sa reprise Bang Bang.
Ecouter et acheter La chaleur humaine.

Je vais au silence (2010)
La difficulté de trouver une maison de disque n’est pas un cas isolé, et malheureusement pour Bertrand Betsch non plus. Cette année, il met en téléchargement son dernier album Je vais au silence sur une plateforme communautaire, BandCamp, où les internautes peuvent acheter pour 5€ (minimum) ces titres inédits enregistrés entre 2003 et 2010.
La pochette m’a plutôt déçu. J’ai donc eu peur en écoutant l’album de me dire que la réduction budgétaire pouvait avoir une influence sur la qualité des chansons.
A l’écoute on peut entendre que Bertrand Betsch nous offre un album dépouillé : très peu d’arrangements, plutôt minimalistes et acoustiques, les 12 chansons mettent les projecteurs sur les paroles.
Et une fois encore, ce sont des paroles plutôt sombres. Flirtant souvent avec la mort, il traite de ce sujet dans deux chansons, Berceuse pour bébé mort et Philippe.
J’avoue que la première écoute de l’album m’a refroidi (comme souvent quand on écoute un album de Bertrand Betsch pour la première fois). Mais cette impression est partie aussi vite qu’elle est venue. Ces chansons contrastées aux mélodies enjouées et aux textes sombres et profonds ne me quittent plus.
J’espère juste que le titre de la dernière chanson n’est pas annonciateur de ce que deviendra Bertrand : le silence.
Pour acheter son dernier album c’est ici que ca se passe.

Il m’arrive souvent de repenser à cette soirée de 2004, où dans un bar de Tours, le Donald’s, Bertrand Betsch était venu en concert gratuit pour son album Pas de bras, pas de chocolat. Je ne savais pas encore que j’assistais au concert d’un artiste qui me suivrait probablement toute ma vie.