On peut observer les effets de la mondialisation même au fin fond de nos campagnes françaises. Prenons le Gers par exemple : C’est un département essentiellement rural, à l’écart des grands axes de circulation et sans infrastructures majeures. Prenons un axe d’analyse simple : la viticulture et l’industrie vinicole pour illustrer le propos.
Dans les années 1970, la viticulture gersoise avait une vocation essentiellement locale avec pour débouché la production d’Armagnac et de vin de table de mauvaise qualité. Le changement des habitudes de consommation avec la diminution de la demande en alcool forts et en vin de consommation courante à progressivement ruiné cette économie avec pour conséquence des arrachages massifs de vignes, financés par l’Union Européenne, au début des années 1980.
On aurait croire que tout ce savoir faire viticole était perdu à jamais quand de surcroît l’ensemble de l’industrie française du vin a été soumise à la concurrence des vins de l’hémisphère sud. En définitive, c’est le contraire qui en train de se passer. Profitant du fait qu’ils avaient à leur disposition des territoires viticoles mal exploités et donc peu cher et pas de contraintes de production liés aux Appellations d’Origine, quelques entrepreneurs se sont lancés dans la fabrication de vin non pas sur des critères de qualité « locaux » mais au contraire fonction de la demande de consommateurs « globaux » avec pour résultat des succès considérables qui changent le visage de la viticulture française en se battant à armes égales avec les producteurs du nouveau monde.
Dans ce registre je citerai deux exemples emblématiques : Le Domaine du Tariquet de la famille Grassa qui est un développement entièrement privé et pour ce qui est du domaine coopératif le Groupe Plaimont qui rassemble les caves coopératives de Saint Mont, de Crouseilles dans le Madiran ainsi que des producteurs du Condomois.
Un coup de cœur très personnel pour Colette et Guy Vignoli et leur Domaine de Laguille à Eauze pour leur belle gamme de vins blancs de cépages locaux (Petit manseng, Gros Manseng, Colombard). Ils n’ont pas de site Web, mais voici leur localisation sur Google Earth.