TIZI OUZOU... Un citoyen enlevé à Tala Bounane

Publié le 29 septembre 2010 par Amroune Layachi

SOIXANTIÈME KIDNAPPING À TIZI OUZOU

Un citoyen enlevé à Tala Bounane

Jusque-là, la mobilisation des populations locales a porté ses fruits, avec la libération de quelques victimes, notamment à Iflissen, Boghni et Aghribs.

Un soixantième citoyen a fait l’objet d’un enlèvement dimanche dernier en fin de journée. Il s’agit d’un commerçant répondant aux initiales B.R., âgé de 62 ans. Selon des sources concordantes, la victime était à bord de son véhicule quand des individus armés, en barrant la chaussée, l’ont obligé à s’arrêter et à les suivre. L’agression s’est produite aux environs de 17 heures au lieu-dit Tala Bounane, à 20 mètres de l’endroit où fut tué Matoub Lounès, ont indiqué les mêmes sources qui ne précisent pas si la famille de l’otage a été contactée pour une éventuelle exigence de rançon. C’est le soixantième enlèvement à être enregistré sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou depuis que ce genre d’agressions contre les citoyens aisés est apparu dans la région. Le premier acte de kidnapping a eu lieu en 2005 et a visé un commerçant de la commune de Maâtkas au sud du chef-lieu de wilaya. La région de Maâtkas a connu les tout premiers actes d’enlèvement durant les premières années avec sept cibles ayant toutes été libérées après le versement de rançons s’élevant souvent à des centaines de millions de centimes. Avec le temps, le phénomène s’est étendu à d’autres localités. Ainsi, en plus de Maâtkas, les régions d’Ath Douala, Boghni, Iflissen, Freha et Aït Yahia Moussa ont toutes été le théâtre de faux barrages ayant pour finalité d’enlever des commerçants libérés en contrepartie de rançons.
Parmi les personnalités de la région qui sont connues et ayant fait l’objet d’un enlèvement, on peut citer Meziane Haddad, du groupe de travaux publics portant le même nom. Ce dernier a été relâché contre le paiement d’une somme de 24 milliards de centimes et le procès de cette affaire avait eu lieu en la présence de la victime au tribunal criminel de Tizi Ouzou. Les auteurs de ce kidnapping avaient été condamnés par contumace à la perpétuité.
A la veille des élections législatives de 2007, un candidat indépendant avait aussi été la cible d’un enlèvement. Ce dernier, entrepreneur de métier, avait été enlevé à proximité de son chantier dans la région de Yakouren. La victime, âgée à l’époque de 40 ans, avait été libérée après que sa famille eut versé une rançon. Il a été retrouvé dans la région de Timizart, près de Freha. Le procès de cette affaire d’enlèvement devait avoir lieu à la fin 2009, mais il a été reporté. Lors des enlèvements les plus récents, il a été enregistré des mobilisations populaires afin d’exiger la libération des otages sans paiement de rançons. La première fois que des citoyens ont décidé de réagir après un kidnapping, c’était en novembre 2009 avec l’enlèvement d’un restaurateur dans la commune d’Iflissen, daïra de Tigzirt. Juste après l’agression ayant visé leur concitoyen, les habitants de la commune d’Iflissen se sont mobilisés en convoquant les réunions des comités des différents villages de la région et en lançant des appels au maintien de la mobilisation.
Une mobilisation payante puisque l’otage a été libéré sain et sauf et sans conditions après soixante-douze heures de captivité. Au départ, les ravisseurs avaient exigé 700 millions de centimes. Le scénario a été réédité à Boghni en avril
2010 lorsqu’un citoyen a été kidnappé et gardé en captivité pendant un mois. Il a fini par être libéré sans conditions après la naissance d’un mouvement de solidarité dans la région. C’est le cas aussi d’un autre enlèvement à Freha ayant connu le même dénouement quelques semaines plus tard.

Aomar MOHELLEBI

http://www.lexpressiondz.com/article/2/2010-09-28/81086.html