La situation est grave pour Emile Delcourt, patron d’une usine d’ancres de marine située dans le Nord. Son entreprise est en chute libre et n’a même pas les moyens d’envisager un plan social (ou plutôt un plan de sauvegarde de l’emploi !) et son patron ne compte pas mettre l’entreprise familiale en liquidation judiciaire.
La solution serait de se débarrasser du personnel superflu, mais comment ?
Emile Delcourt va entrevoir une solution des plus radicales avec l’aide improbable de son délégué syndical CGT.
Il aura finalement plus de points communs avec ce communiste à l’ancienne qu’avec l’insupportable Walfard, consultant en entreprise et véritable symbole de la décadence intellectuelle et logique d’aujourd’hui.
Au travers d’une histoire originale, François Marchand nous raconte avec un humour très noir la disparition du réel.
Il brocarde avec délice le non sens des nouvelles règles non écrites qui régissent le monde du travail, ainsi que la mise en avant de l’inutilité glorifiée jusqu'à son paroxysme.
La fin d’un monde conventionnel et l’illogisme actuel.
Des experts en consulting dont l’utilité échappe à beaucoup d’êtres humains se basant sur la simple logique des choses en passant par l’opportunisme maladroit des hommes politiques, sans oublier les bonnes volontés médiatiques des associations à but humaniste, François Marchand épingle avec brio ces sortes de castes modernes bien établies dans notre société.
Des thermes compliqués ne voulant absolument rien dire aux nouveaux métiers de l’avenir se reposant sur la non compréhension de leur utilité par le commun des mortels ; c’est ce monde du vide qu’il nous ait donné d’entrevoir dans ce livre.
Au-delà de l’humour, il pose également de vraies questions sur la mise en place d’une idéologie vidant les mots de leurs significations premières et aboutissant à la fin d’une réalité.
Une très bonne surprise de cette rentrée littéraire.
Plan Social
François Marchand
120 pages
Le cherche midi
13 euros.