Le dit de l'arbre, par la Compagnie Praxinoscope

Publié le 29 septembre 2010 par Onarretetout

Seattle, c’est d’abord un chef amérindien. Au milieu du XIXe siècle siècle, se soumettant aux conquérants qui ont volé aux siens vies et territoires, il a prononcé un discours qui ressemble au testament d'une civilisation. Il n’a pas écrit ce texte puisqu’il était d’une civilisation de l’oralité. Mais ses propos sont encore portés aujourd’hui, certainement modifiés sur quelques points, mais sans doute pas sur l’essentiel. C’est ce que pense Vincent Vergone qui propose de faire entendre ces phrases sous un tipi de neuf mètres de haut, sorte de vigie au milieu de notre civilisation. Dans ce tipi, ou à proximité, cinq masques de bronze représentent hommes, femmes et enfant amérindiens, esprits flottant au-dessus de nous, morts restant parmi les vivants par amour, par amitié. Selon mon déplacement, mon propre visage sera masqué par l’ombre de ces visages. Et, surtout, j’écouterai les voix qui disent le discours de Seattle, voix que transmet le vieux tronc d'un chêne, suspendu au milieu du tipi, arbre embrassé en faisant le silence pour entendre le message qui franchit les années, les décennies, les siècles. Le dispositif surprend. La Compagnie Praxinoscope sait capter l’attention pour faire entendre la poésie. Les jeunes avec lesquels j’ai assisté à cette rencontre (photo transmise par la Compagnie) ont d’abord marqué cette surprise, puis, après avoir collé leurs oreilles sur le bois, se sont assis dans le tipi, autour du chêne, dans une ambiance recueillie. L’esprit de Seattle était là, certainement.

Cette installation était présentée au Théâtre Dunois, à Paris, comme préliminaire à un spectacle intitulé « Rivages d’Outre-monde », fait de danse, de vidéo et de poésie amérindienne contemporaine, et qui y sera créé début 2011.

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Aujourd'hui, vers 16 h 10, ce blog a reçu sa 20 000e visite. C'était une visite depuis la Tunisie et à propos du film Vénus noire. Merci à toutes et tous.