Le carnaval de Venise vient de fermer ses portes et la vie des autochtones peut enfin reprendre son rythme normal. Les rats de Venise qui sont restés cloitrés pendant ces dix jours d’orgie mettent enfin le museau hors des sous bassements humides. Hier soir, en rentrant de la Piazza San Marco, j’ai de nouveau rencontré Fausta, jeune rate demeurant dans le quartier Rialto / Mercato. Elle avait une mine affreuse, les traits tirés et des cernes inquiétantes. Comme à l’accoutumé, je me suis accroupis afin de la caresser derrière les oreilles. Quand elle s’est levée sur ses fragiles petites pattes de derrière afin de recevoir mes caresses, j’ai remarqué la maigreur de ses hanches qui lui donnait des allures de vieux cheval gitan. Elle a perdu l’équilibre et sa tête a heurté le perron du marché aux poissons. Elle n’a même pas eu la force de gémir tellement elle est faible; à peine un petit soupir. Je lui ai fait un léger massage sur sa bosse avec de la pommade à l’arnica que j’emporte toujours avec moi. Sans succès. Alors, j’ai déniché dans un sac poubelle une tête de sardine que je lui ai enfilé sur le museau pour la nourrir et lui redonner des forces. Le premier et le seul masque de sardine du carnaval de Venise. Pour la première fois depuis dix jours, Fausta a sourit doucement.
The Venise carnival just ended and the life of it’s natives can resume, at last. The rats of Venise who where in hiding for these ten days of orgy, showed there nose outside of the humid basements. Last night, returning from the Piazza San Marco, again, i meet Fausta,a young female rat living in the Rialto Mercato neighborhood. She looked awful with worrying bags under her eyes. As usual, i squat to pet her behind the ears. When she stood up on her fragile little skiny legs to accept my carress, her thin hips attract my attention. She looked like an old gipsy horse. She lost her equilibrium and her head knocked the sidewalk of the fish market. She didn’t even have the strenght to moan, she was that weak! I gave her a little massage with Arnica cream, i always carry with me. Without success. Then, i dig out of a trash bag, a sardine head that i slip on her snout in order to feed her and to give her some strenght. The first and only » sardine mask » of the Venise carnival. For the first time in ten days, Fausta gently smiled.