1139.- Quelques mois après avoir découvert le premier épisode de cette saga romantique et romanesque de Sarah Tran, j'ai dévoré le Tome 2 en quelques jours à peine après avoir terminé le dernier Houellebecq et juste avant le nouveau Nothomb.
Il s'est écoulé six ans entre les dates de parution des deux tomes mais deux mois à peine dans le cours de l'histoire où nous retrouvons les trois héroïnes Aude, Glenn et Gabrielle, fraîchement bachelières qui ont décidé de vivre une année sabbatique avant de poursuivre leurs études. Alors que le premier roman était centré sur le rapprochement entre Aude et Hyrkan son vieux professeur de français, la steadycam se déplace en direction des deux amies parties à Reims en Champagne. Après un long épisode d'exposition qui fait malheureusement penser à "Hélène et les Garçons" où dans un style certes propre et net, le lecteur est un peu perdu entre situations convenues et scènes où il ne se passe pas grand chose de nouveau comme la vie au lycée, les flirts, les rêves de bébé sans faire le saut du loup et la rencontre avec les beaux-parents un poil racistes, heureusement vient l'épisode "Adieux" qui relance l'intrigue. Après la page 132, l'inspiration revient dans un chapitre qui démarre comme un épisode d'Urgences et qui se termine avec un décès, enfin de l'action !
Quelques pages plus loin, une tentative de viol fort heureusement avortée mais qui survient dans des circonstances tout à fait crédibles, accroche le lecteur qui pense comme moi que même le monde des romans n'est pas le pays des Bisounours. L'histoire entre Gabi et Graig ainsi que l'errance de Glenn m'ont plu bien au-delà de la romance un peu fade de l'héroïne qui donne son titre à la saga. L'histoire présente se termine dans un incroyable retournement de situation qui revient lancer le suspense plein de promesses pour l'ultime épisode. L'écriture est plus affutée que dans le précédent tome et outre sa passion pour le verbe "dodeliner", l'auteure use et abuse de l'imparfait du subjonctif. Il n'y a plus qu'une seule prise à partie de son public masculin pour distiller au passage un conseil en matière de séduction, cette digression n'apportant pas plus que les conseils distribués dans le tome 1. Au final un roman qui commence mal mais progresse bien surtout dans les quatre-vingt dix dernières pages et qui promet un final épatant.
"Défense d'aimer Tome 2" de Sarah Tran, TheBookEdition.com