faute remboursée à moitié pardonnée

Publié le 28 septembre 2010 par Polluxe

Je vais être honnête, en tant que contribuable parisien j’approuve le protocole d’indemnisation de la Ville de Paris par Jacques Chirac et l’UMP, à hauteur du préjudice subi – 21 emplois fictifs payés entre 1992 et 1995 pour le cabinet du maire de Paris – soit 2,2 millions d’Euros ; en vertu de ce protocole la ville de Paris renoncera à se porter partie civile au procès de Chirac en 2011.

Certains crient au scandale comme s’il n’y avait pas eu d’action en justice. Mais c’est bien parce qu’il y a eu plainte et procédures depuis 2001 qu’on en arrive là aujourd’hui, à savoir que l’accusé reconnait implicitement les faits et rembourse la victime, comme le rappelle Delanoë dans une tribune du Monde (27-09-2010) :

« Notre ténacité s’est exprimée autour d’un triple objectif : vérité, reconnaissance des faits, réparation. C’est précisément ce à quoi répond le protocole soumis aujourd’hui au Conseil de Paris : vérité, car les faits sont établis ; reconnaissance, car s’il y a restitution c’est bien qu’il y a eu préjudice ; réparation, enfin, puisque les Parisiens, qui avaient été lésés, vont être remboursés. »

D’autres sont scandalisés par le coté « justice de riches ». Mais personne n’empêche les voleurs de portables ou de scooters et autres bruleurs de bus de faire la même chose, à savoir de se présenter au tribunal après avoir indemnisé leurs victimes. Notre bon maire le dit en termes plus choisis :

« Il n’illustre pas davantage une quelconque justice d’exception : il répond à une procédure ordinaire, explicitement prévue par le titre XV, article 2044 du code civil, et ouverte à tous. Personne ici n’est au-dessus des lois, c’est la loi que nous appliquons. Car toute personne mise en cause peut décider de se présenter devant le tribunal en ayant préalablement honoré les réparations dues à la victime. »

D’autant qu’ici il n’y a eu ni atteinte aux personnes ou aux biens, ni violence morale ou physique. C’est une histoire de détournement de fonds qui se termine par un retour en caisse, une réparation. Rien d’abracadabrantesque. Si la Ville de Paris restait partie civile, qu’est-ce-que cela apporterait de plus ? Une indemnisation après condamnation ? Une amende ? Une mise en prison ? Et dans combien de temps ? Ceux qui protestent sont sans doute attachés à l’aspect moral d’une condamnation solennelle. Franchement je préfère le chèque tout de suite. On a déjà suffisamment de frais avec Paris plage, la Nuit blanche et les vélibs…

Ça grince des dents à l’UMP parait-il. Mais bon, s’ils ont des soucis de trésorerie ils peuvent toujours s’adresser à mamie Zinzin qui aime bien signer des chèques :


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