The Housemaid.

Publié le 28 septembre 2010 par Alyanec

A quoi peut bien servir un certificat de concubinage ? Samedi dernier je me lève tôt et aussitôt levée, nous sommes partis à la Mairie pour demander ce célèbre certificat. Non parce qu’on avait un besoin urgent de se prouver qu’on est ensemble, mais pour que mon copain puisse avoir une mutuelle. Même si on habite à la même adresse, même si les factures sont aux deux noms, même si on partage le loyer et qu’on n’est pas du même sexe, il faut quand même qu’une personne de la Mairie valide ce document officiel. Bien entendu, ce document étant basé sur tous les autres documents dont je vous ai parlé auparavant… A une différence près, il fallait être tous les deux présents en même temps à la Mairie. Voilà une bonne manière de démarrer votre journée. Au moins, maintenant, nous avons tous les deux accès à une Mutuelle…
Après avoir couru, vu le taxi jaune devant la Mairie, pris le Velib’ en urgence par ce temps glacial, nous avons quand même profité de la journée et nous sommes allés voir un beau film : The Housemaid. Sincèrement, après avoir vu la dernière "Palme d’Or de Cannes", j’avais un peu peur de voir encore un film pendant lequel j’allais dormir du début à la fin.Mais il se trouve que ce n’était pas le cas.L’histoire racontée est très simple mais pose les bonnes questions. C’est l’histoire de Euny qui réussi à se faire engager comme aide gouvernante dans une maison de riches. Elle doit s’occuper de la petite fille et peut-être de jumeaux qui sont attendus par l’heureuse famille. Sauf que le mari, Hoon la prend pour maîtresse.
Im Sang-soo fait un remake du film Hanyo de Ki-young Kim devenu culte en Corée du Sud. Nous sommes face à un tableau oriental peint aux couleurs sociales d’un monde qui, malheureusement, est plus que réel et d’actualité. L’équilibre entre le milieu aristocratique sud coréen, la pauvreté et l’humilité de gens de maison est très bien trouvé. Malgré le rythme lent, l’intrigue se tisse, les vraies personnalités se révèlent pour laisser place à une sublime histoire en couleurs. A partir du moment où Euny met le pied dans la maison de Hera et Hoon, chaque plan est une photo unique en couleurs. Les actrices sont d’une beauté et justesse rare. Im Sang-soo, entre autres,  rend un vrai hommage à la féminité par la mise en images de cette histoire. Il utilise des actrices pas forcément connues du grand public mais très talentueuses. Le moment le plus étonnant est la fin. Très glauque, mais en même temps traitée avec beaucoup d’humour. Ce qui me rend malade, est que ce film passera inaperçu alors qu’on est face à une très bonne surprise, et que des navets comme Mange Prie Aime, qui ont une publicité énorme, vont ramener du monde dans les salles.Dommage Mesdames et Messieurs que l’accès à la culture se limite aujourd’hui à celui qui crie le plus fort et à ceux qui payent le plus. En tout cas, je me demande encore comment Oncle Boonmee a pu avoir la Palme d’Or à Cannes et que ce film n’a rien eu. Mystère.Je vous recommande vivement d’aller voir cette petite merveille parmi les navets qu’il y a en ce moment sur les écrans.