Je suis un "rom",
pas le dernier des hommes,
du "voyage" nous sommes,
aucun pays ne me veut.
J'ai fui jusqu'ici la misère,
des rues de Bucarest,
pour avoir moins froid, sous ma veste,
et être un peu plus heureux.
Ceux qui nous désignent comme "honteux",
je les ai connus moins frileux,
quand ils négociaient les tarifs,
pour les corps de mes "soeurs", aux abords du "périph".
Comme dans tous les troupeaux,
des brebis s'égarent en chemin,
mais pas plus qu'ailleurs,
il y a aussi beaucoup de gens biens.
Baissez ces doigts inquisiteurs,
simples sont les choses qu'il me faut,
un boulot, un bout de pain, un bout de terre,
loin de vos vies sédentaires.
Quand je ne servirai plus de bouc émissaire,
pour leurs petites ambitions,
vers de grandes fonctions,
je reviendrai chercher meilleure misère,
que celle des rues de Bucarest,
ou j'ai de plus en plus froid sous ma veste.
Il y a plus de mille ans, mes aieux,
sont venus des Indes lointaines,
c'est écrit dans mon sang, je suis un "rom",
du "voyage" nous sommes.
PAEPEGAEY Michel
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