Donc je suis revenue à Paris, des bonnes résolutions pleins les bras car l'espèce de demi année sabbatique que fut 2009/2010, c'était une fois et pas deux, et qu'à un moment faut bien découvrir le concept de travailler, prendre un e-cours, résister à la tentation de se connecter sur twitter même si le prof est soporifique et qu'au milieu de 600 personnes y'aura personne pour te dire quoi que ce soit, à part peut être Agathe qui tente de te sauver la mise même si elle a déjà bien compris que tu avais coulé à peu près en décembre dernier quand tu es restée bloquée un matin à la cafet avec une barre qui te traversait le crâne et le regard vide alors qu'Etienne Wasmer enseignait la microéconomie dans l'amphi juste au dessus. Bref j'ai merdé, j'en suis bien consciente et là je suis supposée (que dis-je, je vais!) me reprendre en passant plus de temps dans les salles de travail du 28 rue des Saints Pères que dans les salles de concert du 11°, 19° et 20° arrondissement. C'est pas facile mais force est de reconnaître qu'il va me falloir passer par là si je veux mettre à profit ma présence dans cet établissement en obtenant une place dans une université américaine pas dégueulasse où je pourrai me la couler douce pendant un an en complotant pour trouver un moyen de pas rentrer sur le territoire Européen courant 2013. Oui j'en avais déjà parlé y'a 6 ou 7 mois, à un moment où je pensais encore avoir vaguement le ressort psychologique nécessaire pour sauver mon année, mais là j'ai plus franchement le choix, faut que je fasse honneur à ma personne. Puis finalement je crois que ça va me faire du bien de retrouver ma génération de base, celle que j'avais abandonné en CP avec bonheur grâce à un prof plus malin que la moyenne, ça m'a fait du bien de pas en glander une, d'être enfin l'élève du fond de la classe qui ferme son cerveau et refuse de comprendre parce que Pac Man c'est quand même plus important que l'autonomisme espagnol. Je me suis dit que c'était probablement le seul moment où je pouvais encore me le permettre sans conséquences trop lourdes pour la suite, même si c'était pas forcément l'attitude la plus correcte qu'il soit. Mais scolaire aside, l'année fut bonne.
Ceci dit loin de moi l'idée d'opter pour une existence monacale, cette nouvelle année s'annonce même plutôt excitante sous certains aspects. Déjà, j'ai réalisé quelque chose de Grand: j'ai eu Interpol face à moi, deux fois en l'espace d'une semaine, et voilà, je suis pas passée loin de la mort cérébrale quand ils ont fait des trucs comme Take You On A Cruise, Rest my Chemistry ou Leif Erikson. Le concert de Paris fut gâché par un son franchement médiocre, ce qui arrive beaucoup trop souvent au Trabendo, mais fort heureusement le rattrapage à Bordeaux fut tout bonnement magistral. Set list à se pâmer, j'ai un peu défailli quand Daniel Kessler a entamé The Lighthouse au premier rappel, groupe au top et extrêmement heureux et souriant (oui oui, chez Interpol on est aussi capable de sentiments et expressions positifs) puis c'était l'anniversaire de Daniel donc ils devaient être particulièrement enjoués et chose rare, nous ont fait un second rappel inespéré qu'ils ont fermé avec Stella. Là tu peux te dire "que demander de plus"? Et bien tout simplement une sorte d'adoubement de la part de Sam Fogarino, que j'avais croisé complètement par hasard à Paris en début de semaine alors que je me rendais en cours le moral au fond de mes converses. Sam est venu m'offrir ses drumsticks en accompagnant ce geste d'un baisemain et du coup je ne savais plus trop où j'habitais parce que Sam Fogarino c'est tout de même à peu près le batteur le plus classe de l'univers et que ces choses là ne sont pas trop supposées arriver dans la vraie vie. Après le concert je suis allée le remercier et là j'ai fondu à nouveau quand il m'a dit que c'était great de voir my face. Life achievement unlocked, justification de 5 ans d'amour pour ce groupe et surtout leur musique. Je pourrais continuer cet article pendant longtemps mais j'ai l'impression d'avoir déjà déversé un peu trop de trucs donc je vais m'arrêter là. Tout ça pour dire que je suis globalement très heureuse et que j'espère que le reste de mon existence va prendre le train en marche.Sinon j'ai écris cet article d'une traite, ça faisait longtemps et ça fait du bien, même si j'en ai probablement profité pour inventer au passage une poignée d'expressions inexistantes.