L’association française Les Croqueurs de Pommes, est « l’association nationale des amateurs bénévoles pour la sauvegarde des variétés fruitières régionales méritantes en voie de disparition ».
Elle a été créée en juillet 1978 à Fontenelle (Territoire de Belfort) sur une initiative de Jean-Louis Choisel qui est à l’origine du renouveau pomologique en France.
Pour mieux comprendre ce qui c’est passé, voici un petit récapitulatif historique, issu du site internet de l’association des Croqueurs de Pommes.
La France rurale était peuplée d’une multitude d’exploitants ou semi-exploitants terriens. Ils ne connaissaient d’autres fruits que ceux de leur verger. Ces fruits faisaient partie de leur alimentation (fruits frais ou séchés, conservés, confitures, pâtisseries, plats cuisinés, boissons fraîches, fermentées, distillées). Vendus sur les marchés, ils apportaient un appréciable complément de ressources.
Chacun savait tailler et greffer. Les vieux arbres étaient régulièrement remplacés. Par échanges, on améliorait et développait un patrimoine fruitier d’une prodigieuse richesse (4 à 5 000 variétés rien que pour les pommes).
Des amateurs éclairés entretenaient avec amour, dans leurs propriétés, des collections de fruitiers qu’ils observaient, enrichissaient par échanges, achats ou créations. Ils formaient l’essentiel de nombreuses et très vivantes Sociétés savantes (Société française de pomologie, diverses Sociétés locales d’émulation, botanique, histoire naturelle…). On y publiait les observations, remarques ou études, parfois des ouvrages considérables (le dictionnaire de pomologie de A. LEROY fin du XIXe siècle ) comporte 6 tomes, en tout 3450 pages, toutes illustrées.
A la fin des années 1970, es magasins ne proposaient plus à leurs clients qu’un choix forcé entre trois pommes : une jaune (Golden, 80 % de l’ensemble), une verte (Granny Smith), et une rouge (Starking), fruits américains ou australiens, cultivés hors de leur terroir d’origine, donc fragiles, car non adaptés génétiquement aux conditions climatiques et parasites de notre pays. Ce qui nécessite de nombreux et coûteux traitements, ruineux pour l’environnement.
Les vergers disparaissent, faute de soins, ou sont rasés au profit de constructions, lotissements, voies de communication
On assiste à la disparition d’un patrimoine génétique irremplaçable et précieux, et en particulier de gènes susceptibles d’entrer dans la création de meilleures variétés, plus résistantes aux maladies.
Seul un mouvement susceptible de toucher et d’intéresser chez eux les détenteurs d’anciennes variétés est en mesure de freiner ou de stopper leur disparition. C’est bien l’objectif mais aussi le domaine irremplaçable des Croqueurs de Pommes!
L’association française L’association est agréée au titre de la protection de la nature dans un cadre national (Art. L.160-1 du code de l’urbanisme). Elle a pour buts : « la recherche, la sauvegarde du patrimoine génétique fruitier, la promotion des variétés fruitières méritantes, l’information et l’éducation du public ».
Elle se veut avant tout un lieu d’échange d’idées et d’expériences afin de redonner leur place aux variétés anciennes et locales, que ce soit des pommes, des poires, des prunes ou autres fruits, selon les régions.
Les actions bénévoles menées par les « croqueurs » visent :
-la recherche des variétés fruitières locales ou anciennes en voie de disparition ;
-la sensibilisation des propriétaires à l’entretien et la rénovation de leur verger ;
-la description des variétés retrouvées ;
-la diffusion des variétés méritantes auprès des adhérents ;
-l’organisation de stages gratuits d’initiation au greffage, à la plantation et à la taille ;
-l’organisation d’expositions, de séances d’initiation à la détermination des fruits, d’une exposition de fruits locaux…
Les « croqueurs » organisent diverses manifestations :
-dans les vergers, pour des formations gratuites pour les adhérents et le public ;
-sur le pavé, en tenant un stand aux foires et comices agricoles.