Les Ministres de l'Agriculture français, allemand, italien, et espagnol, viennent de refuser la proposition de la Commission Européenne qui visait à permettre à chacun des membres de l'UE de décider seul de la culture des OGM sur leur territoire. Disposant d'un nombre de voix suffisantes, ils ont réussi à bloquer la proposition.
Pour Bruno Le Maire, Ministre de l'Agriculture, " aller vers des décisions nationales c'était ouvrir une brèche dangereuse à la fois pour des raisons économiques, sanitaires, politiques et sociales ". En outre, alors que la construction de l'Union Européenne est loin d'être terminée, il eut été pour le moins malvenu que la Commission Européenne recule sur ses responsabilités pour les transférer aux Etats membres.
Enfin, il a été rappelé à la Commission qu'elle s'était engagée à faire rapidement des propositions afin de renforcer l'expertise scientifique sur les OGM de l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA), jugée trop dépendante de l'industrie. La Commission a promis d'agir avant la fin de l'année.
Le combat contre les OGM, on le voit, est encore loin d'être gagné. Mais il est rassurant de voir qu'au plus haut niveau de l'UE la vigilance est assurée.
Actuellement seules deux variétés d'OGM, la pomme de terre Amflora (BASF) et le maïs Mon 810 (Monsanto) peuvent être cultivées dans l'UE, excepté en France, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Grèce, et au Luxembourg, ces pays ayant refusé.