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J'ai parcouru d'un doigt agile les formes alanguies de l'aube
Se retournant en montrant toute sa grâce fragile
Une lumière de mots effleurait ses lèvres gourmandes
*
D’un soupir elle éloigne la force des tourments
D’une main hésitante elle é carte les rideaux de nuages
Ses lèvres rient au soleil qui la submerge
*
Je ne saurai jamais rien de ton roman
Ton chant vibre aux grands vents qui m’obsèdent
Je ne suis que le vase où déposer tes fleurs
*
Viens te reposer à l’ombre charnelle de l’avenir
Dépose un instant ta défroque de misère
Buvons ensemble au verre de fraternité
*
Ce qui vient que nul n’attend plus
C’est dans le silence qu’il se prépare
Comme rose avec lenteur et délicatesse
*
Nous n’avons que parcelles de connaissance
A offrir à ceux qui nous attendent
Que savons nous qui justifie notre pouvoir
*
Illusoire mépris où nous tenons nos différences
Nos yeux couverts d’un voile d’ignorance
Cramponnés à nos maigres certitudes
Nous avançons en misérables guerriers
*
Qu’est cette cuirasse luisante
Elle nous tient lieu vague colonne vertébrale
Pour ne point lâcher le doute qui nous envahit
*
Un petit jour s’en vient
Les tribunaux sans âmes ouvrent leurs gueules d’enfer
Broient vies et espoirs entre deux lignes républicaines
Dehors la foule geint comme le vent dans les mâts
La vie n’est qu’une voile déchirée
Au navire de notre dérive
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Manosque, 26 août 2010
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