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Bientôt en concert à Paris, les passionnants Québécois Karkwa ont remporté le jeune mais déjà prestigieux Prix Polaris canadien, au grand dam des anglophones. Bien fait.
Les excellents Montréalais de Karkwa ont remporté lundi dernier le prix Polaris, récompensant les meilleurs albums canadiens de l'année. Ils marchent ainsi sur les traces de Caribou ou encore Patrick Watson, damant le pion cette année à Broken Social Scene, The Sadies, Tegan And Sara, The Besnard Lakes, Dan Mangan, Owen Pallett, Radio Radio et Caribou.
Les Anglophones crient au complot. Ainsi du quotidien The Globe and Mail qui voit une drôle de corrélation entre les noms gaulois de certains membres du jury et le prix remporté par un "obscur groupe art rock de Montréal" ; ainsi, aussi, de pas mal de twitters excités et d'une absolue mauvaise foi. En réalité, la décision était non seulement prévisible, mais, pourrait-on dire, prédéterminée et sacrément méritée -le quatrième album du groupe, Les chemins de verre, confirme et enfle encore le grandiose que l'on pense des Québécois, l'un des meilleurs groupes rock francophones du monde connu.
Laissons les commotions politiques à la frustration de certains, et jetons une oreille sur la Super Session bilingue de Karkwa diffusée sur la radio nationale Radio 3. Accompagné de la chanteuse Liz Powell de Land of Talk, le quintet offre une version magnifiée des Chemins de verre.
Si Les chemins de verre cherche encore son chemin vers la France, où l'on pris déjà pour une sortie rapide, les Québécois viendront nous rendre une première visite, scénique, au Divan du Monde à Paris le 16 octobre. Et comme ils sont immenses sur scène, on vous conseille d'être là. En attendant, le précédent et déjà impressionnant Le Volume du vent s'écoute, via le lecteur Deezer ci-contre, ici-même.
par Mathilde Carton, les Inrocks,le 27 septembre 2010