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Ce week-end, l’actualité sportive hexagonale était focalisée en Rhône-Alpes sur le Derby entre l’Olympique Lyonnais et l’Association Sportive de Saint-Etienne. Un club avec sept titres de champion de France consécutifs et demi-finaliste de la plus prestigieuse des compétitions européennes la saison passée rencontrait son voisin, légendaire et dix fois sacré. Une véritable affiche entre deux bassins régionaux de sport. La légende des années soixante-dix contre l’équipe référence du XXIème siècle. Un choc, comme on les aime.
A cent kilomètres de là, un club de foot se morfond à la dernière place. L’année dernière, c’était exactement le même constat. Un peu plus loin au nord, une équipe de rugby fait de même et n’est plus que l’ombre d’elle-même. Oui, il est triste cet automne pour le GF38 et le CSBJ. Plus globalement, seuls les Brûleurs de Loup sauvent de la noyade le sport grenoblo-isérois. Le FCG, neuvième de la Pro D2, va devoir d’employer pour espérer remonter la saison prochaine. C’est la soupe à la grimace pour une agglomération de 400 000 habitants et pour le deuxième département le plus peuplé d’une des plus riches régions françaises. Quand on pense que mardi soir une ville comme Auxerre va accueillir le grand Real Madrid en Ligue des Champions, on se dit que tout n’est pas une question d’argent ou d’infrastructures dans la réussite d’une politique sportive. Tout ceci n’est évidemment pas nouveau, mais la lumière flamboyante du Derby surchauffé de ce week-end ne fait que contraster avec l’obscurité désespérante du sport grenoblois. Bien sûr, ce n’est que l’automne et d’ici le printemps beaucoup de choses peuvent changer. Il faut par ailleurs le souhaiter car si l’année prochaine l’Isère se retrouve avec aucun club de rugby dans le Top 14 et avec une équipe de football en National, elle n’aura que ses yeux pour pleurer et envier ses voisins rhodaniens et ligériens. Voire même savoyards. Heureusement que le hockey sur glace n’est pour le moment pas autant sinistré que les autres disciplines. Mais il est assez saisissant de constater l’écart abyssal entre la ferveur et le soutien des supporters grenoblois d’un côté, et la faiblesse des résultats des équipes engagées de l’autre. Certes, le sport n’est pas une science exacte et il existe des aléas propres à la nature même d’un match ou d’une rencontre. Mais dans ce domaine comme ailleurs, rien n’arrive véritablement par hasard. Vivement le printemps.
Brice Tollemer