Certes, Pokett ne révolutionne pas la musique folk, mais au contraire il l’enrichit. Three Free Trees s’ouvre sur un titre dynamique, comme pour prévenir l’auditeur d’un « attention on envoie lourd« . Et en effet, l’album envoie lourd. Une rythmique énergique, des breaks ici et là, solo de guitares électriques, « The Way Down » rompt carrément avec le reste de l’album. On ne retrouve ce côté électrique que dans le septième morceau « Livin’ Here » et surtout l’épique « Three More Chords » qui conclut l’album. Le reste de l’album se veut plus calme et mélancolique. Stéphane Garry s’amuse à rendre hommage à Elliott Smith ou encore Jim O’Rourke, on sent l’influence des deux hommes notamment sur « Someone You Know« , « Make it Last » ou encore « Take Me Home » et ses arpèges franchement « elliottsmithien« . Pokett fait naitre un tourbillon de sentiments lorsqu’on écoute ce parfum album. « Life a Knife » frictionne l’échine. On pense immédiatement à Sparkehouse, sa rythmique langoureuse, et sa montée en puissance est saisissante.
Certains regrettent l’absence de sons électro qui avaient coutume de ponctuer les compositions de Pokett. D’autres regrettent le manque d’audace dans ce troisième album.Toutefois, pourquoi chercher le compliqué lorsqu’on peut atteindre la perfection avec des formules plus classiques? Avec Three Free Trees, Stéphane Garry offre un album sensible et intimiste. Le grand ciel étoilé de la planète folk peut compter parmi elle, un nouvel album intemporel : retenez bien. Cet opus est unique. Parfait. Irrésistible. Et surtout à découvrir sur la scène du Café de la Danse le 6 octobre prochain, en compagnie de Villeneuve et Thos Henley.