Légère variation de pochette, le bleu azur a laissé place à l’obscurité, le symbole est clair: Cheveu est passé du côté obscur de la force. Fini la rigolade, après un premier LP fatal et nucléaire, le monde se demandait comment le trio pouvait élever le niveau. Un 7″ sorti en toute discrétion sur Born Bad va remettre les pendules à l’heure. Le trio parisien ne s’est même pas contenté de faire simplement mieux: il a quasiment annulé, par la seule force de cette face A, toute la puissance fractale présente sur son premier album. Car ce titre, « Like a Deer in the Headlights », synthétise à peu près tout ce qui fait le jouissif et l’essentielle présence de ce groupe, résumé ici avec une précision tutoyant le divin.
Ligne de clavier terminale, guitare pernicieuse puis frontale, boite à rythme punitive, et surtout, cette voix de branleur, concentré de chaude lose, absolument inarrêtable, pourvoyeur d’un rien à foutre absolument décisif et jubilatoire. Cocktail on ne peut plus précis qui ne te laisse à peu près aucune chance de survie: La situation se fait très nette: danse ou crève. Face B, « C’est ça l’Amour », complètement écrasé par son grand frère, ne tiendra pas bien longtemps. Bon titre, néanmoins, affublé de paroles très pédagogiques à propos de tout ce qui concerne l’attirance physique réciproque.
Un intermède plus que sympathique en attendant le deuxième LP des parisiens, qu’on se le dise.