NOURRISSEZ VOS POULES
POUR AVOIR DES OEUFS
Le système que vous employez importe peu, mais donnez‑leur à manger.
Tout d'abord il est important de dire qu'il n'y a pas de système d'alimentation optimum. Il y a beaucoup de manières d'alimenter et d'exploiter un élevage. Dans certaines conditions un système donnera de meilleurs résultats qu'un autre. Cela ne veut pas dire que ce dernier soit moins bon. Par exemple, le système d'alimentation avec la pâtée seule (ou granulés) a bien des chances de réussir entre les mains d'un éleveur inexpérimenté mieux qu'un système d'alimentation au grain et à la pâtée (ou granulés). Il faut donc le recommander. Toutefois, dans les mains d'éleveurs expérimentés les deux systèmes donnent des résultats également satisfaisants. Tout système d'alimentation qui fournit une quantité suffisante des principes nécessaires, doit donner de bons résultats du point de vue de la nutrition. Il est donc beaucoup plus important de fournir aux volailles la quantité convenable des principes nutritifs indispensables que de suivre un système donné. La consommation journalière d'un maximum de nourriture est l'objectif de base de l'alimentation des pondeuses.
Les systèmes d'alimentation les plus populaires sont de trois types généraux. On les connaît sous le nom de pâtée seule (ou granulés), grain et pâtée (ou granulés), et choix libre. Ce dernier étant le moins connu, précisons à son sujet qu'il permet aux volailles de choisir entre le grain et un aliment complémentaire sous forme de pâtée ou granulés. Dans chaque système le contenu nutritif de la pâtée est nettement différent; ainsi la pâtée utilisée n'est pas interchangeable.
Pour mettre au point ces systèmes d'alimentation, on est parti du fait que les volailles quand on leur en laisse la possibilité, choisissent d'abord le grain dur puis les granulés et en dernier lieu la pâtée. C'est là un point important qu'il ne faut pas perdre de vue car on pourra s'en servir d'une façon définitive pendant certaines périodes où les circonstances sont contraires comme on le verra plus loin.
L'objectif de base du succès dans l'alimentation est la consommation journalière maxima de nourriture. Tout ce que nous faisons dans le domaine de l'alimentation tend vers ce but. Il est donc souhaitable d'avoir un guide de la consommation de la nourriture aux différents stades de la production des oeufs. Avec des types anciens de nourriture il en faut davantage ; à un niveau de production moins élevé il peut y avoir une consommation accrue. Cela vient de ce que les poulettes prennent du poids. On peut observer également que la consommation de la nourriture est plus élevée pendant l'hiver que pendant l'été. Ceci est lié au besoin de nourriture pour la production de la chaleur animale.
La quantité de nourriture nécessaire varie aussi avec la taille des volailles. En général, il vaut mieux donner un peu plus de grain pendant les mois froids que pendant les mois plus chauds. Le grain est l'aliment qui produit l'énergie et la chaleur et aide à maintenir la graisse et la chair en bon état. En dehors de ces deux considérations générales la quantité de matières grasses absorbées n'a d'importance qu'en ce qu'elle amène au niveau désirable la consommation journalière de nourriture. C'est là le point où l'on ne comprend pas bien la mise à exécution de ce type de programme. En d'autres termes, le système n'exige pas une quantité donnée de grain et de pâtée par jour. Il tend plutôt à maintenir une consommation convenable de pâtée (ou de granulés), puis à leur ajouter le grain afin d’assurer une consommation totale de nourriture qui soit suffisante. Ce programme offre une certaine souplesse et il réussit parce que les volailles consomment le grain de préférence à la pâtée.
Les poulettes élevées et soignées convenablement se mettent à produire et arrivent rapidement au maximum de leur production. En même temps, leur consommation de nourriture s'accroît sans cesse. Cette période de la production est relativement facile et on peut y arriver en général en n'appliquant que les principes de base du programme d'alimentation. Mais à partir de ce moment l'éleveur doit être sur ses gardes. Il doit noter avec soin la consommation totale de nourriture et celle de chaque composante de la ration alimentaire. Il faut noter aussi la condition physique des poulettes.
Seul un bon état physique permet un taux élevé de production. C'est cette bonne condition physique qu'il faut essayer de maintenir pour obtenir un équilibre positif tout au long de l'année. A ce point culminant de la période de production il faut mettre sur pied un moyen de déterminer la consommation journalière totale de la nourriture. Cela veut dire en général peser ou mesurer avec soin la nourriture placée dans les mangeoires. Cela veut dire aussi connaître exactement la quantité qui reste dans les mangeoires quand on les réapprovisionne dans le cas où vous n'appliquez pas le programme du « nettoyage des mangeoires ».
Une chute de la consommation même faible, laisse prévoir une baisse de la production cinq ou sept jours plus tard. Par conséquent vous avez une semaine devant vous pour essayer de maintenir la consommation de nourriture et empêcher une diminution de la production. Trop souvent on ne constate que la baisse de ponte, mais non celle de la consommation. Cependant lorsque la production est tombée, il est difficile de la faire remonter. Quand se poursuit une chute de la ponte, c'est le moment de vérifier avec soin tout le programme d'exploitation d'alimentation. Si à la suite de cet examen minutieux vous pouvez éliminer tous les facteurs de maladie ou d'administration, il est probable qu'il faut accroître la consommation de la nourriture.
Puisque ce sont la pâtée et les granulés qui contiennent le plus d'éléments nutritifs nécessaires à la production des oeufs, ce sont là les aliments avec lesquels vous devez travailler. De plus fréquentes distributions de pâtée fraîche, la pâtée remuée dans les mangeoires, un filet d'eau répandu sur la pâtée et davantage de granulés, tout cela tend à favoriser la consommation de la nourriture. Si le redressement de la situation ne se produit pas en sept à dix jours il y a tout à parier qu'il faudra se contenter d'un rythme ralenti de la production.
LA TEMPERATURE JOUE SON ROLE
Pendant les périodes de changement soudain et grave du temps en hiver ou en été, on peut généralement s’attendre à une baisse de la production. C'est le résultat d'une consommation totale de nourriture mal équilibrée. Si l'on peut maintenir la consommation pendant trois au quatre jours, les volailles se réadaptent d’elles‑mêmes aux circonstances et maintiennent leur production. Pendant cette courte période, toute la nourriture qu'elles voudront prendre peut leur être distribuée en n'importe quelle quantité. Il s'agit presque uniquement de leur offrir une consommation totale convenable de nourriture bien choisie.
Il est bon de se servir d'abord de pâtée, de granulés, de pâtée humide et de tout ce qui constitue le régime, mais s'il est nécessaire d'alimenter énergiquement avec du grain entier pour maintenir la consommation totale de nourriture, il faut en distribuer. Dans les périodes trés chaudes il est utile d'augmenter l'espace dont dispose chaque volaille pour se désaltérer. Il convient de faciliter cette opération en plaçant plusieurs abreuvoirs dans chaque poulailler.