révélé
Du côté des éditeurs, le numérique prend une place grandissante dans leurs résultats. Lors du congrès annuel du Book Industry Study Group, plusieurs éditeurs américains se sont retrouvés pour parler de leurs différentes expériences d’édition numérique, comme le rapporte Publishers Weekly. Maureen McMahon, présidente de Kaplan Publishing, a annoncé que son groupe passe désormais plus de temps à développer des produits numériques que papier. Elle a souligné que ce changement a poussé la société qu’elle dirige à revoir ses procédés de travail et de réflexion sur le produit. Le choix ne se fait plus en fonction d’une orientation éditorial et stratégique mais en fonction du lecteur : “Laissons les consommateurs être notre boussole” a-t-elle conclu.
Et Maureen McMahon n’est pas la seule personne optimiste dans son industrie. Kelly Gallagher, vice-présidente de Bowker, a indiqué que depuis le mois d’août, le numérique représente 5,8% du chiffre d’affaire de l’entrerprise, contre 2,8% en début d’année. La demande de contenus numériques croît (16% des lecteurs sont prêts à acheter un ebook, contre 13% en janvier) et une tendance se dégage : la majorité des lecteurs sont des femmes, en représentant 68% des achats depuis un Kindle chez Bowker. Voilà qui devrait donner des idées à certains éditeurs.
"Le choix ne se fait plus en fonction d’une orientation éditorial et stratégique mais en fonction du lecteur : “Laissons les consommateurs être notre boussole” a-t-elle conclu."
C'est la véritable révolution des usages qui se fait jour. De plus en plus, ce seront les lecteurs et consommateurs de biens "culturels" de toutes natures, pour peu qu'ils soient "numérisables" et téléchargeables sur tous types de supports, les lecteurs donc ici qui seront les prescripteurs. Avec le moindre coût de production du numérique, la bien plus grande souplesse et réactivité des éditeurs de contenus, il devient possible d'ouvrir en grand l'éventail des offres, en se souciant beaucoup moins de matraquer les masses avec quelques produits formatés et rentables (exemple frappant de cette "sous-littérature" à la sauce Marc Lévy, lequel vend plus d'un million !!!!!! d'exemplaires de son dernier texte : beau chiffre d'affaire, richesse pécuniaire, mais grande pauvreté dans le champ de l'écrit).