Marée noire : 715 millions de litres de pétrole auraient pollué le Golfe du Mexique

Publié le 27 septembre 2010 par Bioaddict @bioaddict
Les chiffres font peur. Selon une étude scientifique indépendante, 4,4 millions de barils, soit l'équivalent de 715 millions de litres de pétrole, se sont déversés dans l'océan entre le 22 avril et le 15 juillet, suite à l'explosion de la plateforme pétrolière " Deepwater Horizon" de BP.
golfe du Mexique

Visionnez en cliquant ici les images video du pétrole s'échappant du puits à 1 500 mètres de profondeur.

En recourant à cette nouvelle technique appelée "vélocimétrie optique des particules", décrite dans un article de Science, Timothy Crone et Maya Tolstoy ont estimé qu'environ 4,4 millions de barils de pétrole, soit 715 millions de litres de pétrole, se sont répandus dans l'océan entre le 22 avril et le 15 juillet. Cela équivaut à environ 585 000 tonnes de brut.

A titre de comparaison, la marée noire de l'Exxon Valdez, qui a eu lieu le 24 mars 1989, a engendré le déversement d'environ 40 000 tonnes de pétrole brut dans l'océan Arctique... ce qui a provoqué la mort de 250 000 oiseaux marins, 250 rapaces, 2 800 loutres et 300 phoques : simplement un quart de la faune sous-marine a survécu à cette catastrophe écologique selon une étude de l'université de l'Alaska.

Lire "Biodiversité : les effets de la marée noire sont catastrophiques"

Les estimations des scientifiques ainsi confirment les chiffres controversées du gouvernement américain quant aux quantités de brut écoulées dans le golfe du Mexique suite au naufrage de la plateforme pétrolière exploitée par le géant britannique. En effet, le gouvernement américain a mandaté un groupe d'experts (Flow Rate Technical Group, FTRG) pour calculer une estimation.

Suite à différentes méthodes (mesures infrarouges aériennes, analyse des vidéos sous-marines, estimation à partir de la quantité de pétrole récupérée), ces derniers avaient conclu à un total de 4,1 millions de barils, résultat très proche du résultat de Thimothy Crone. Selon son équipe, d'autres travaux aideront encore à mieux consolider leurs chiffres et réduire les incertitudes.

Lire l'étude " Magnitude of the 2010 Gulf of Mexico Oil Leak " par T.J. Crone et M. Tolstoy de l'Université Columbia à Palisades, NY sur le site de la revue Science.

Parallèlement, d'autres équipes estiment la quantité de pétrole échappée dans le Golfe du Mexique et devraient à leur tour publier des résultats.

Emilie Villeneuve