Arrivé à Xiahe (夏河) je cherchais à grimper sur une petite montagne alentour. Au sommet d’une d’entre-elle une maisonnette rouge brique surplombait la ville, elle devint donc mon objectif. Après quelques minutes d'ascension, un gamin du coin m'aborda dans un mandarin impeccable: "Mais que fais-tu? Où vas-tu?" je lui répondis que je cherchais à atteindre la maisonnette rouge que j'avais aperçue depuis le bas.
"Allons-y ensemble" me répondit-il! Et nous continuâmes, à deux, discutant et lui me fatiguant bien vite. J'appris qu'il avait 15 ans (bien qu'il en fasse 10), qu'il avait arrêté l'école après le primaire pour travailler avec ses parents, et qu'il aimait beaucoup aller au café internet.
Il me dit aussi qu'il aimerait devenir guide. L'excellent mandarin qu'il parlait et l'aisance avec laquelle il communiquait avec les étrangers me disent qu'il y arrivera. Mais un guide, ca veut dire passer beaucoup de temps avec les Hans, l'ethnie majoritaire chinoise pas très aimée des tibétains. Je lui demandai donc si plus tard il aimerait se marier avec une Han ou avec une tibétaine. ''Avec une Han'' me répondit-il à ma grande surprise. Mais pourquoi pas une tibétaine ?, m'enquis-je. "Parce que les tibétaines sont sales, et ont le cœur mauvais", me répondit-il. Mais tu es pourtant tibétain, m'écriais-je!
"Oui, mais moi je ne suis pas comme les autres, moi j'ai le cœur bon", finit il par ajouter.