Parti avec Aurélien, camarade de promo, et de Xiao Ting et Enmin, deux de ses collègues chinoises de bureau, nous avons voyagé de Lanzhou (兰州) à Langmusi (郎木寺), en passant par Youningsi (佑宁寺), Tongren (同仁) et Xiahe (夏河). Je vous propose de découvrir vous aussi à travers quelques photos, quelques impressions et le récit de quelques rencontres, ce que nous avons vécu toute cette semaine.
J'essaierai de ne pas m'appesantir sur les sentiments que m'ont inspirés la pauvreté des villes et villages rencontrés, ainsi que sur la dureté qui ressort de l'art bouddhiste des tibétains, de leurs temples, et de leurs caractères. Et pour des impressions différentes sur ce même voyage n’hésitez pas à jeter un coup d’œil à l’excellent En Jaune et Rouge.
Voici le programme:1. Pékin - Lanzhou - Xining2. Tongren 3. Xiahe 4. Langmusi
Commençons dès aujourd’hui par la première séquence, qui nous a vus relier Pékin au temple de Youningsi (佑宁寺) durant la première très longue journée :
La vue à l'approche de l'atterrissage à Lanzhou surprend. L’avion survole un bac à sable. Un très grand bac à sable aux dimensions déroutantes. Le terrain est très irrégulier, constitué de multiples collines aux couleurs jaunes pales et aux pentes abruptes. Celles ci restent malgré tout cantonnées à basse altitude, et leur aspect sablonneux s'estompe peu a peu au fur et a mesure de notre descente. De ci de là quelques étendues planes attirent l'œil, que ce soit par leur forme parfaitement rectangulaire, ou par leur couleur, verte, luxuriante.
L'aéroport est loin de la ville. Une quatre vingtaine de km. Peut être ne disposaient-ils pas de terrain plat à proximité de la ville? A la gare de Lanzhou nous avalons notre premier bol de 牛肉拉面, cette soupe de pâtes symbolique de la région. Le gout est léger, les petits oignons ont remplacé la couche d'huile de leur équivalente pékinoise. Ce sera le premier d'une longue série.
Dans le train je suis frappe par rudesse des traits des visage des autres passagers : des locaux. Leur allure est passive. Nos deux compagnes de voyage, elles aussi chinoises, élevées dans le confort des grandes villes, font figure de barbies. On les prend d'ailleurs pour des coréennes.
Le trajet en train est marqué par les multiples interventions des employés du train, venus vendre des livres, des dvd, des casse-têtes aux voyageurs ennuyés. Comme pour les petits stands de rue, ils font leur pubs de leur voix forte, et les prix se négocient sévères.
Arrivés à Xining, nous ne nous appesantissons pas et continuons directement vers le Youningsi, un temple lamaïste situé sur les hauteurs à une bonne heure de la ville. L'endroit est presque désert. Nous croisons quelques moines et moinillons. On échange quelques mots en mandarin, l'un d'eux nous apprend que la majorité du village fut rasé par Mao. Avant cela 4000 moines arpentaient les lieux.
En continuons sur les hauteurs, nous atteignons le dernier pavillon, simple et raffiné, devant laquelle est assise une vieille femme qui semble avoir conservé toute sa sante malgré son grand âge. Elle grimpe jusqu'ici tous les jours!
Photos :