C'est la rentrée pour Matapékin !

Publié le 01 septembre 2010 par Matapekin
Matapekin rentre aujourd'hui de 6 longues semaines de vacances. Tel un bon parisien, on n’a pas entendu parler de lui du 15 juillet au 31 aout.
Mais d'ailleurs, que fait un parisien quand il rentre de vacances? Il raconte ses exploits de l'été. Avec force et détails, et suffisamment de fois pour que tout le monde soit au courant.
Matapekin, tu sais ce qu'il te reste à faire! Mais la tache est ardue. Car durant les 6 semaines de vacances, des expériences passionnantes et qui mériteraient d'être partagées sur ce blog, j'en ai eu des tas.
Par où commencer? Le début? La fin? Le milieu? Le plus émouvant? Le plus amusant? Le plus chaud? Le plus froid? Le plus agité? Le plus calme? Le plus passionnant? Le plus ennuyeux? Ce dont je me souviens le mieux? Ou ce que j'ai déjà oublie?
Commençons plutôt par ce que je n'ai pas fait durant ces 6 semaines.
Je n'ai pas essaye de nouveau métro asiatique. Mon total reste donc à 12/33.
Je ne me suis pas écrasé, et je n'ai pas perdu mes bagages durant mes vols avec Aeroflot. Je n'ai pas non plus vu de jolies hôtesses, seulement des vieilles décrépies habillées de rouge style guerre froide, bof...
Je n'ai pas trouve d'appart durant mes 3 petites semaines a Pékin. Sans doute parce que je suis à la recherche de quelque chose d'impossible, à savoir une colloc avec des chinois où une vie de colloc aurait lieu, avec un salon et une cuisine comme lieu de vie commune. Ça se trouve facilement avec des étrangers, mais les chinois préfèrent souvent s'enfermer dans leur espace personnel, et n'hésitent d'ailleurs pas à transformer le salon en une chambre à louer. Pourtant ce que j'espère trouver, ça existe. J’en veux pour preuve celle dans laquelle Tongheng vivait l'année dernière. J'ai encore donc un peu d'espoir. Maintenant que je suis de retour à pekin, c'est ma tache n°1.
Je n'ai pas commencé Le rêve dans le pavillon rouge (《红楼梦》) bien que Xuemei me l'ait offert. Il faut s'avoir que Le rêve dans le pavillon rouge, c'est un grand classique de la littérature chinoise. Des intrigues incroyables, une série de tableaux et de personnages, et le moyen ultime d'apprendre à conquérir les femmes (dixit Wu Min). Mais c'est aussi un pavé monstrueux écrit tout petit et en langue vernaculaire d'il y a plusieurs siècles. Il faut une heure pour lire chaque page m'a dit Xu Xiangming, qui n'en n'a lu que certains passages. Je suis preneur d'autres avis en la matière avant de m'engager sur ce bouquin!
Bon, c'est bien gentil des "je n'ai pas", mais ça ne fait pas avancer le schmilblick. Alors, qu'est-ce que j'ai fait? 
Tout d'abord, j'ai mangé japonais. Plusieurs fois, et toujours en excellente compagnie.
Il y a 6 semaines Je mangeais japonais a paris avec une bande d'amis. C'était fait maison, sur l'idée originale de pierre thomas, c'était convivial et c'était excellent. Parce que c'était fait avec amour, et en compagnie si rarement retrouvée !
Il y a 4 semaines je mangeais japonais à Isshin (一心) avec Xuemei (雪梅), la prune des neiges, une jeune chinoise originaire de Chongqing, rencontrée un soir de fête nationale (pourtant sans le GU) et qui envahit désormais ma boite SMS alors que je n'ai ni voiture ni maison à lui proposer. C'est bizarre. Xuemei travaille et habite à 798, un quartier artistique pékinois. C'est de l'autre cote de la ville par rapport à Wudaokou, mais une ligne de bus nous relie directement, ça suffit pour parler d'yuanfen (缘分) ;-)
Il y a 1 semaines je mangeais japonais entouré d'amis chinois, coréens, américains, et japonais bien sur. Ces gens ils venaient de Peking University, Harvard, MIT, Tokyo University, Paris Tech, Tsinghua University, etc. Pas n'importe qui dis-donc! Vous devez vous demander comment je choisis mes amis. Non diplômés des plus grandes universités mondiales s'abstenir ;-) En fait nous participions tous à un grand événement ayant lieu à Pékin et réunissant des étudiants de ces grandes universités autour du thème du leadership. Et pour revenir au diner, nos amis japonais furent des hôtes incroyables, assurant tout, de la commande à la distribution des plats, en veillant toujours que chacun soit toujours correctement servi. Encore merci a eux!
Qu’est-ce que j’ai fait d’autre ?
J’ai fini Messieurs Ma, père et fils (《二马》), roman de Lao She (老舍), ce grand écrivain chinois du début du XXème siècle. Ce fut mon second roman chinois en langue originale. Le défi était d’ailleurs plus grand que la lecture du vendeur de sang car la langue dans laquelle est écrite Messieurs Ma, père et fils est un mandarin écrit pas encore tout à fait finalisé, et donc comportant des différences avec du mandarin écrit d’aujourd’hui. Cela a ainsi demandé une durée de lecture relativement longue,  mais ça restait lisible, et j’ai pris un très grand plaisir à la lecture. Non pas parce que je me suis cassé la tête sur tous les caractères de botanique (l’histoire se passe en Angleterre), mais parce que la narration était passionnante. Passionnante car j’y ai trouvé beaucoup de points communs avec ma situation actuelle. Le roman met en effet le père et le fils Ma, arrivant en Angleterre au début du XXème siècle, le premier pour relancer le business de son frère décédé, le second pour y mener des études. L’Angleterre sort de la première guerre mondiale, mais toujours en pleine expansion industrielle. Il en ressort un pays qui évolue très vite, très fort, un pays dont la capitale en permanence bloquée par des embouteillages monstrueux baigne dans un nuage de poussière et de pollution permanent, un pays peuplés de citoyens aux mentalités diverses, des plus conservatrices aux plus ouvertes. Le résultat, c’est qu’à travers les yeux des pères Ma débarquant à Londres, j’ai presque l’impression de voir mon expérience de Pékin…
Quoi d’autres ? Oui ! J’ai aussi été pour la première fois consulter un médecin chinois  traditionnel! Après avoir consulter un médecin chinois exerçant la médecine occidentale, puis un médecin occidental exerçant la médecine occidentale, et constater leurs échecs respectifs, je me suis dit qu’il fallait mieux se tourner vers les médecins locaux exerçant la médecine locale. Je me suis donc rendu dans un petit cabinet de médecine chinoise. Ici, l’ambiance ne ressemble en rien à celle des hôpitaux ou pharmacies chinoises de médecine occidentale. On se retrouve dans un lieu paisible, agréable, joliment décoré. On attend tranquillement que le médecin nous fasse rentrer dans sa petite salle de consultation. Ce dernier commence par prendre le temps d’écouter ce que tu as à dire (l'Écoute est l'une des 4 méthodes de base de diagnostique en médecine chinoise, avec l'Observation visuelle, le questionnement oral, et la palpation du pouls: 望闻问切). Et en ce qui me concernait, le médecin a rapidement été capable de décrire l’ensemble de mes symptômes, précisément, et même ceux dont je n’avais pas eu le temps de parler. Je suis atteint de 湿气 me dit-elle. Mot à mot, c’est le souffle humide. Le dictionnaire me dit 1) Humidité, moiteur (Médecine Chinoise), 2) Eczéma, 3) Pied d’athlète. J’imagine que tout cela est plus ou moins relié, même si je n’y connais pas grand-chose. D’ailleurs il existe pas mal d’autres mots en chinois qui peuvent se traduire par Eczéma, donc je ne sais pas trop. Toujours est-il qu’elle m’explique que c’est la manifestation d’un état de déséquilibre du corps entier, et non seulement d’une petite partie de peau qui serait atteinte d’un petit mal localisé. Elle trouve dans l’état de ma langue et de ma gorge une confirmation de ses dires (mais qu’est-ce qu’elle a ma langue ?! ). Commence alors le temps de la prescription, et c’est clairement le meilleur moment. Elle énumère une très longue liste de divers ingrédients à son assistante qui prend en note. Au moins une vingtaine, peut-être plus. Puis c’est d’après cette liste que les petites mains des autres assistants vont me préparer une vingtaine de petites potions à faire chauffer et boire matin et soir. C’est pas bien bon, mais c’est efficace. Les symptômes s’amenuisent rapidement. Enfin, pour les premiers jours… Car c’est revenu fortement, et malgré la fin de la potion ! Alors bravo pour le diagnostic, mais échec de la médication. Dommage… Xuemei me disait d’ailleurs que la médecine chinoise, c’est quelque chose qui marche sur une longue période, j’aurais peut-être du retourner voir la médecin chinoise pour poursuivre encore quelques jours, quelques semaines… Mais à 400 RMB la semaine, et peu de résultats effectifs, j’ai abandonné.
C’est tout pour aujourd’hui, STeLA et ISSNP dans les prochains épisodes !