SOURCE: Radio-Canada.ca avec Presse canadienne
Mise à jour le lundi 23 août 2010 à 12 h 28
Le vieillissement de la population semble être le principal facteur d'inquiétude des Canadiens par rapport à leur système de santé, selon un sondage en ligne publié lundi par l'Association médicale canadienne (AMC).
L'arrivée massive des baby-boomers à l'âge de la retraite fait craindre une baisse de la qualité du système public à 80 % des répondants à ce sondage mené par la firme Ipsos Reid. Une proportion presque identique, soit 79 %, croit que le niveau de couverture ne sera pas le même pour tous.
Dans une proportion de 76 %, les répondants s'attendent à des taxes et à des impôts supplémentaires pour maintenir le niveau des services en santé. Par ailleurs, 72 % des Canadiens ont peur de manquer d'argent pour vieillir en bonne santé, une inquiétude qui dépasse celle concernant la capacité financière de prendre sa retraite (68 %) et celle de perdre son emploi (38 %).
De façon générale, seuls 35 % des répondants prévoient une amélioration des services de santé avec le temps au Canada, tandis que 51 % croient que leur qualité empirera. Dans ce contexte, près de 85 % des répondants souhaitent que les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux négocient de nouvelles ententes sur la santé.
Selon le rapport annuel sur la santé des Canadiens de l'AMC, les adultes de moins de 46 ans sont plus à risque de voir le coût du système de santé augmenter que les baby-boomers. Le sondage Ipsos Reid indique que les jeunes adultes sont plus préparés à acheter des assurances et à puiser dans leur fonds de retraite pour payer leurs soins médicaux.
Le sondage en ligne Ipsos Reid a été effectué en juin auprès de 3483 répondants. Il comporte une marge d'erreur de 1,66 point de pourcentage, 19 fois sur 20.
COMMENTAIRES
Il ne sert à rien de culpabiliser en pointant du doigt une cohorte d’individus. Pour parvenir à un meilleur contrôle des dépenses publiques en santé, nous devons améliorer sans relâche notre système de prestation de soins tout en poursuivant les efforts pour comprimer les coûts en santé, SANS pour autant sacrifier la qualité des services.
Ce débat qui perdure doit être élargi, mis en perspective. Le vieillissement démographique (l’allongement de l’espérance de vie étant une conquête de la civilisation) occasionne nécessairement un surcoût en santé, mais pas aussi élevé qu’on nous le laisse croire. Les médias ont tendance à magnifier les problèmes.
En revanche, il faut voir que la réduction de la natalité (ce qui est compatible avec les valeurs modernes et la nécessité d’un plafonnement démographique à l’échelle planétaire) représente moins de dépenses en éducation.
Puis, ne perdons pas de vue que la santé est l’ultime bien.
Faire face au défi du vieillissement démographique et des dépenses accrues en santé demande du courage politique pour initier les réformes nécessaires en matière de prévention sanitaire, comme la lutte contre la malbouffe et la sédentarité, sans oublier la précarité sociale et économique.
Il importe de susciter un nouvel éthos du bien-être et du bonheur. Ce qui signifie de responsabiliser davantage les citoyens vis à vis de leur santé et de leurs ambitions de vie, de promouvoir des alternatives novatrices en santé comme les coopératives, de créer des structures bureaucratiques plus souples, légères et efficaces comportant un véritable système de reddition de compte, d’alléger l’appareil de soins, d’accroître l’accessibilité, de fournir des médecins de famille à un plus grand nombre de citoyens et de former les médecins pour qu’ils aient une approche globale de la santé. Qu’attendons-nous pour passer à l’action?
Richard Lefrançois