Le temps irrévocable a fui. L'heure s'achève.
Mais toi, quand tu reviens, et traverses mon rêve,
Tes bras sontplus frais que le jour qui se lève,
Tes yeux plus clairs.
A travers le passé ma mémoire t'embrasse.
Te voici. Tu descends en courant la terasse
Odorante, et tes faibles pas s'embarassent
Parmi les fleurs.
Par un après-midi de l'automne, au mirage
De ce tremble inconstant que varient les nuages,
Ah! verrai-je encore se farder ton visage
D'ombre et de soleil ?
Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes, 1921
(J'ai souhaité finir l'année sur un poème, pour avoir quelque chose de joli quand on arrive ici)