C’est grâce à une amie que j’ai eu le plaisir de découvrir les collections Masha Keja.
Passionnée par les matières et les accessoires, je suis ravie de vous faire découvrir le parcours et le talent de la jeune créatrice d’origine Russe. Des sacs, de la petite maroquinerie, des grigris…bienvenue dans l’univers Masha Keja.
Nom : Masha Keja
Nationalités : Russe et Française
Age : 36-37 !
Une couleur : Je suis plutôt sensible aux gammes de couleur. Je n’ai pas de couleur préférée. Le blanc m’apaise…
Votre style : Hippy Chic
Une marque : J’adore Prada, et j’aime les bijoux des années 30 que je peux chiner aux puces par exemple.
Un magazine : L’Officiel
Un groupe de musique : Je suis fidèle à un musicien Russe des années 60. Il s’appelle Yuri Visbor. Sa musique reprend des poèmes russes, ce sont vraiment les paroles qui me touchent. Ca me remonte le moral !
Un bon plan mode : Les vêtements de ma mère…
Un endroit, un lieu : J’ai découvert récemment la Corse en bateau et j’ai eu un réel coup de cœur.
Quel est votre parcours ?
J’ai toujours rêvé d’être designer, voyager et travailler dans la création. J’ai donc suivi deux types d’études : scientifiques et artistique. J’ai fait les Beaux Arts pendant très longtemps en parallèle de mes études. J’adorais le dessin, la sculpture, le design. Ensuite, j’ai commencé à faire du mannequinat. C’était, à l’époque, une façon de gagner sa vie. J’ai même participé à des concours de Miss ! J’ai été Miss de ma ville, de ma république…j’ai même été la dernière Miss URSS en 90. C’est grâce à tout cela que j’ai eu l’opportunité de voyager. J’ai travaillé aux Etats-Unis, à Singapour, en Allemagne pour terminer en France.
Quelques temps après mon arrivée, j’ai eu un grave accident de voiture, lequel à mis fin à ma carrière de mannequin. J’ai alors cherché à me reconvertir. Toujours dans l’optique de me consacrer au milieu artistique et grâce à mes connaissances, j’ai eu la chance de trouver un stage chez Lancel, en tant que dessinatrice produits. On m’a ensuite proposé de rester et j’étais entre temps tombée amoureuse du métier, de la matière, du cuir. C’était une vraie découverte ! Je suis restée plus de 10 ans chez Lancel. J’ai touché à tout : petite maroquinerie, bagages, homme…pour finir responsable maroquinerie femme. Et comme souvent, à un moment donné, on a envie d’en faire plus, d’aller plus loin. J’avais envie de quelque chose de plus extraordinaire. Le monde de la Haute Couture m’attirait particulièrement. Je me suis mise en free-lance et une fois de plus, j’ai eu beaucoup de chance, et j’ai trouvé une place chez Christian Lacroix. J’y ai passé quelques années jusqu’à la fermeture de la maison, toujours au département maroquinerie.
J’avais alors déjà commencé à travailler sur ma propre collection. A la fermeture de Christian Lacroix, j’étais donc prête à la présenter au salon Première Classe en Octobre 2009.
Pourquoi la maroquinerie en particulier ?
J’avais fait des études en prêt-à-porter, mais j’étais très tôt attirée par le cuir. Je suis sincèrement passionnée par la matière.
Parlez-nous de la marque Masha Keja.
Un jour aux Puces, je suis tombée sur une magnifique paire de chaussures du 18e siècle, brodée sur le dessus. J’imaginais l’histoire autour de ces chaussures. Le travail de broderie était absolument somptueux. Cela m’a fait penser à quelque chose…. Cela m’a fait rêver. J’ai eu comme un déclic. J’ai alors commencé à imaginer les sacs recouverts de cette broderie de très grande taille. Ces broderies en Canetille (sorte de broderie or) sont généralement utilisées pour les costumes militaires. Je voulais l’utiliser pour ma collection, mais en version XXL. L’idée était née. J’ai ensuite trouvée une usine près du Mans, capable de réaliser ce type de broderie.
Pour le logo, j’ai fait beaucoup de recherches. Un jour, en feuilletant un livre sur les costumes militaire des 18 e-19 e siècles, je suis tombée sur un logo, un dessin de l’aigle impérial russe. J’ai fait des croquis pour reprendre la forme et suivre l’idée. L’aigle étant un symbole et agressif, mon logo est un mélange entre l’aigle et le papillon. Le papillon représente le côté féminin. L’aigle est un clin d’œil à mes origines russes.
Quelles sont vos inspirations ?
J’adore Paris. Cela fait 17ans que j’y habite. J’ai essayé de créer une collection de sacs qui décriraient et représenteraient Paris. J’aime l’architecture, en particulier le style Haussmannien : les façades claires, écrues, soulignées par les balcons en fer forgé, noirs. J’ai souhaité inscrire ces spécificités dans mes collections. Tous les sacs sont soulignés par un trait de couleur noire et par la Canetille. Ma collection cherche à mettre en avant la beauté et l’histoire de Paris et surtout un savoir-faire unique au monde. Mes collections traduiront toujours le raffinement français, avec toujours une touche de fantaisie. Je voyage beaucoup, c’est une excellente source d’inspiration. Je suis récemment allée en Chine pour un projet et j’ai été complètement émerveillée par les techniques de broderies cantonaises.
Les projets et les envies pour l’avenir ?
J’aimerais beaucoup développer les points de vente en France. La marque est aujourd’hui très présente en Italie, en Chine, en Russie, au Japon, aux Etats-Unis…mais encore trop peu en France. Et dans un futur moins proche, j’aimerais développer une collection de prêt-à-porter afin d’accompagner les sacs et de mieux raconter l’histoire. Et pourquoi pas une boutique à Paris ?
Envie d’un nouveau sac ou besoin d’un nouveau portefeuille ? On se précipite sur le site ! En plus, c’est fabriqué en France, alors pourquoi se priver ! J’ai déjà un sublime portefeuille dont je ne m’en sépare plus !
www.mashakeja.com
Pauline B. pour Bazarchic Mag.